Construit entre 1672 et 1680 pour compléter le dispositif de défense de l’entrée de la Rade, ce fort offrait, à la fin du XVIIe siècle, une protection efficace à Toulon et aux rivages seynois.
Comme pour son voisin de Balaguier, l’appellation de l’Éguillette semble venir de la présence en ces lieux de points d’eau douce (ayguade), où les navires venaient se ravitailler.
Contrairement aux constructions rondes du fort de Balaguier et de la Tour Royale, la Tour de l’Éguillette est carrée, flanquée de deux ailes obliques : couloir et batterie à ciel ouvert avec parapets et embrasures, derrière lesquels 22 canons pouvaient être placés. Le fort de l’Éguillette est un fort en batterie basse : les embrasures des fenêtres sont au niveau de la mer.
A l’époque de la Marine à voile, cela permettait aux canons de tirer des boulets qui, par ricochets sur l’eau, perforaient les coques des navires pour les couler.
En 1850, cette batterie fut casematée par des voûtes en maçonnerie, créant ainsi une harmonie presque romane.
Le fort a été cédé à la Marine le 10 août 1924 pour le service des ateliers et magasins des défenses sous-marines. Aujourd’hui, il appartient toujours à la Marine Nationale et ouvre ses portes pour des visites organisées par la Ville de la Seyne-sur-Mer.