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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 19:43

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« Soldats de la Grande Armée, je vous ai annoncé une grande bataille. Mais grâce aux mauvaises combinaisons de l'ennemi, j'ai pu obtenir les mêmes succès sans courir aucun risque... En quinze jours, nous avons fait une campagne » affirme Napoléon Bonaparte dans le Bulletin de la Grande Armée daté du 21 octobre 1805. En effet, Napoléon, en battant la plus importante des armées autrichiennes, assure son entrée à Vienne, qui sera prise un mois plus tard.
En été 1805, l'Europe semble de nouveau en guerre. L'exécution du duc d'Enghien, la fin de la paix d'Amiens, le sacre de Napoléon Ier et son couronnement de roi d'Italie, et la réorganisation de l'Allemagne et de la péninsule italienne par la France, entraînent une coalition composée de la Russie, de l'Autriche, du royaume de Naples et du Royaume-Uni, cette dernière finançant la coalition et voulant éloigner la Grande Armée, stationnée à Boulogne. Fin août 1805, la troisième coalition déclare la guerre à la France et envahit son alliée la Bavière. Le 23 août, Napoléon Ier fait « pirouter ses 200 000 hommes » de Boulogne vers Vienne via Strasbourg, qu'il atteint le 24 septembre. Après avoir passé le Rhin deux jours plus tard, les « sept torrents » (pour les sept corps d'Armée de Napoléon) déferlent sur l'Allemagne. Le but de Napoléon est simple : faire croire à Mack, son adversaire autrichien, que la Grande Armée atteindra Ulm, carrefour de la région, par les routes traditionnelles (le long du Danube). Il envoie donc Murat abuser Mack, pendant que le reste de la Grande Armée contourne Ulm par le nord puis se rabat sur Ulm (bataille d'Elchingen), surprenant Mack sur ses arrières et empêchant sa retraite (Napoléon a disposé Soult et Bernadotte pour empêcher tout secours). Une grosse partie va vers Ulm où les Autrichiens espèrent être secourus par les 54 000 Russes commandés par Koutousov. Mais Koutouzov, persuadé que la Grande Armée est encore à Boulogne, pense avoir le temps, alors que le gros des troupes atteignent déjà la rive sud du Danube. Le reste de l'armée de Mack s'enfuit, mais elle est taillée en pièce par la cavalerie de Murat (16 000 hommes tués et cinquante canons pris).
Événements précédant la bataille:
8 octobre 1805 : Embuscade à Wertingen
9 octobre 1805 : Prise des ponts à Günzburg
11 octobre 1805 : Piège à combat d'Haslach. La Prusse se déclare neutre.
14 octobre 1805 : Ney se couvre de gloire à Oberelchingen (bataille d'Elchingen).

Mack dispose de 27 000 hommes, avec de bonnes réserves en munitions, mais sans nourriture (les récoltes sont mauvaises en 1805). Napoléon Bonaparte dispose de 80 000 hommes (2e, 5e et 6e corps, en plus de la réserve de cavalerie de Murat et de la Garde impériale).
Le 15 octobre, l'Empereur demande aux Autrichiens de se rendre, sans succès. Aussitôt, Napoléon envoie le général Bertrand à l'attaque, mais il est repoussé ; puis le général Malher (6e corps) réussit finalement à investir les hauteurs de Michelberg, à l'ouest d'Ulm. De plus, le jour même, Ulm est complètement encerclée : Marmont, Lannes, Ney et Suchet enferment la ville. Dans la soirée, le général Loison parvient aux portes de la cité, mais sa division est repoussée.
Le lendemain, Napoléon décide de ne pas attaquer la ville, malgré les conseils de son état-major. Il sait qu'un assaut sera coûteux en hommes et qu’Ulm tombera rapidement. Mack, lui, espère toujours l'arrivée prochaine des Russes. À court de nourriture, il décide de livrer la place forte le 25 octobre, si les Russes ne lèvent pas le siège. Après un court bombardement, il cède et négocie avec Napoléon les conditions d'une reddition.
Le 20 octobre, les soldats autrichiens défilent pendant cinq heures devant l'Empereur. Les fantassins capturés jettent leurs fusils, tandis que les cavaliers abandonnent leurs chevaux. Tous sont destinés à être emmenés captifs en France. Par-contre, les officiers autrichiens recoivent de Napoléon Ier l'autorisation de garder leurs armes et de rentrer chez eux, à condition de ne plus se battre contre la France.
25 000 Autrichiens sont capturés, dont 18 généraux. 60 canons sont pris. Les Français, eux, ne comptent que 500 morts et 1000 blessés pour une bataille aussi décisive pour l'avenir de la campagne. En moins de quinze jours, la Grande Armée a mis hors de combat 60 000 Autrichiens et 30 généraux, sans compter la prise des canons.
Il s'agit de l'exemple même de la victoire stratégique… la bataille n'a même pas eu lieu. Napoléon tend ici le même piège qu'à Marengo mais avec beaucoup plus de réussite et de préparation, tout est fait pour mentir à l'ennemi.
Même s'il a vaincu Mack, Napoléon n'a pas battu la coalition : les Russes viennent de quitter la Galicie, tandis que le 19 octobre, les Britanniques remportent la bataille de Trafalgar. L'Empereur Napoléon Ier marche alors sur Vienne, pour « épargner aux Russes la moitié du chemin ». Celle-ci est prise le 14 novembre, après plusieurs affrontements avec les Russes de Koutousov. Napoléon décide d'en finir avec ces derniers et les poursuit. La bataille décisive se déroule à Austerlitz, à 80 km au nord de Vienne.
Mack, quant à lui, est condamné à mort par l'empereur François II d'Autriche, mais il est emprisonné deux ans puis tombe en disgrâce.
Au même titre que la bataille d'Austerlitz, la campagne de Bavière de Napoléon est toujours enseignée dans les plus grandes écoles militaires du monde.

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