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26 juillet 2007 4 26 /07 /juillet /2007 19:47
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Le château-musée de l'Empéri
Classé Monument historique, propriété de la ville de Salon depuis la Révolution et la confiscation des biens de l'Eglise, l'imposant château de l'Empéri domine la ville depuis le rocher du Puech. Il est l'un des trois plus grands châteaux-forts de Provence avec ceux de Tarascon et d'Avignon, et le plus ancien. Fief des archevêques d'Arles sous la suzeraineté du Saint empire romain-germanique le château primitif fut édifié de la première moitié du Xe au XIIIe siècle, en réponse aux invasions, notamment sarrasines, qui ravageaient la Provence. Les empereurs y étaient couronnés roi d'Arles par l'archevêque. C'est ainsi que la forterresse, sa partie ancienne d'abord puis l'ensemble du château, prit le nom de l'Empery. Les empereurs Conrad II, Conrad III, Frederic-Barberousse, séjournèrent entre ses murs de même que le pape Grégoire XI, fuyant la peste, François Ier, Chatherine de Médicis ou Louis XIV. La forterresse subit au cours des siècles d'importantes transformations dont le couronnement de la tour principale au XIVe, l'ouverture de grandes baies sculptées au XVe, la construction de la galerie de la Cour d'Honneur, de la salle d'honneur et de la grande porte fortifiée au XVIe.
Durant la Révolution, la tour centrale ou Tour Vieille, la plus ancienne, fut détruite. D’importants travaux de rénovation furent réalisés entre 1806 et 1814. Le château servit de bâtiment administratif, puis de gîte d’étapes pour les conscrits provençaux durant les guerres de l'Empire. Après Waterloo, une garnison anglaise l’occupa provisoirement. En 1831, la municipalité de Salon recommanda l'installation d'une garnison permanente au château et, dès 1932, les régiments de l'Armée d'Afrique s'y succédèrent. Cette occupation s'accompagna de plusieurs réaménagments et rajouts dénaturants dont celui d'une caserne en 1860 dans l’avant-cour où le fossé fut comblé. A partir de 1875, la garnison fut réduite à de simples dépôts. Le château fut sérieusement ébranlé par le tremblement de terre du 11 juin 1909 : la courtine Est s’écroula en partie, toitures et plafonds s’effondrèrent ; des fissures crevassèrent les murs. Les quatre tours résistèrent assez bien, mais celle du pigeonnier se désolidarisa du corps du bâtiment tandis que d'inquiétantes fissures se propagèrent le long de la tour Rostang de Cabre. On procéda à des destructions inconsidérées. Le pigeonnier, détruit à l’explosif par le génie le 22 juin, écrasa dans sa chute l’aile Nord du château. En 1916, la tour Rostang de Cabre fut arasée. Abandonné par l'armée en 1920, le château dut son salut à l'association des Amis du vieux Salon, fondée par Jean Blanchard. A partir de 1926, les Monuments Historiques entreprirent plusieurs campagnes de restauration et quelques salles accueillirent le musée du Vieux Salon.
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La collection
Deux jeunes frères marseillais, Raoul et Jean Brunon, entreprirent la collection de souvenirs militaires au tourant du siècle. Ils prirent part à la Première Guerre mondiale, Raoul comme chasseur au 6e BCP, Jean comme artilleur. Gravement blessé au Chemin des Dames, Raoul périt le 24 octobre 1917 à Cerseuil. Jean poursuivit l'oeuvre entreprise avec son frère. Ainsi naquit ce qui devînt en un demi-siècle un ensemble d'une richesse exceptionnelle sur l'histoire des armées françaises depuis le XVIIe siècle jusqu'à la Première Guerre mondiale. Des milliers de pièces - armes, uniformes, équipements, oeuvres graphiques et documents - furent rassemblés dans la maison familiale à Marseille. Par des travaux historiques, des publications et des expositions en France et à l'étranger, Jean Brunon, en collaboration avec son fils Raoul à partir des années 1950, parvint à donner aux collections une renommée internationale. En 1963, le gouvernement s'intéressa à leur avenir et la ville de Salon proposa de les accueillir au château de l'Empéri. En 1967, des accords faisant intervenir les ministères des armées et des affaires culturelles, le musée de l'Armée, la ville de Salon-de-Provence et Jean Brunon étaient conclus, aux termes desquels les collections étaient acquises par le musée de l'Armée et mises en dépôt à Salon. La ville s'engageait à créer un musée municipal contrôlé dans le château. Raoul Brunon, fils de Jean, en fut nommé conservateur. Une importante campagne de restauration du château fut engagée par la municipalité, avec le concours des Monuments historiques et des Musées de France. Echelonnés de 1973 à 1977, les travaux permirent à l'Empéri de retrouver ses tours et crénelages. Les premières salles ouvrirent en 1976, mais le musée ne fut achevé qu'en 1994
Le musée de l’Empéri présente aujourd'hui près de 10.000 objets : armes à feu et armes blanches, canons, coiffes, casques uniformes, drapeaux et emblèmes, décorations, équipements, harnachements, souvenirs et objets personnels, modèles réduits, etc. Réparties en 30 salles, ces pièces uniques sont exposées dans près de 160 grandes vitrines, accrochées aux murs et aux plafonds ou présentées sur 130 mannequins, dont une quinzaine à cheval. Leurs visages très expressifs ont été confectionnés par Raoul Brunon, à partir d’illustrations de personnages militaires célèbres. C’est également lui qui a procédé à l’agencement des salles et des vitrines ainsi qu’à la rédaction des textes de nombreux cartels.
La progression du visiteur suit le cheminement thématique et chronologique suivant :
Le hall d'entrée : historique du château, armes et armures du XIVe au XVIIe.
Histoire des collections Raoul et Jean Brunon 1900 - 1967 (1 salle) : les débuts, images d'Epinal, soldats de plomb, uniformes d'enfants. Le musée de la rue Consolat à Marseille.
Les uniformes de l'armée française depuis Louis XIV ; évolution de la coiffure et de l'habillement (1 salle)
Les Armées Royales de la fin du règne de Louis XIV jusqu'à la Révolution 1700-1791 (2 salles)
La Première République de 1792 au Consulat (4 salles)
Le Premier Empire 1804-1815 (5 salles) : les campagnes, les maréchaux, la Légion d'Honneur, l'exil et la légende napoléonienne
De la Restauration à la Deuxième République 1815-1850 (2 salles)
Le Second Empire 1851-1870 (6 salles)
La Grande Guerre, Français et Allemands des Flandres aux Vosges, 1914-1918 (2 salles) : les armées françaises et allemandes de 1914, la bataille de la Marne, la Champagne, l'Argonne, les Vosges, Verdun, la Somme, le Chemin des Dames et les Monts de Champagne, les offensives de 1918, l'armistice, la victoire.
Deux salles sont encore consacrées à l'histoire des armes à feu françaises depuis Louis XIII. Plus de 230 mousquets, fusils, mousquetons, carabines, espingoles, pistolets et revolvers y sont exposés.
La collection de l'Empéri, dont les réserves abritent encore plusieurs constitue l'ensemble le plus riche après celui du musée de l’Armée aux Invalides. La collection napoléonienne - Premier et Second empire - est sans conteste l'une des plus belles au monde. es réserves regorgent de milliers d’objets
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  • : Bienvenue au pays de Napoleon et de ses contemporains, vous apprendrez surement bien des choses interressantes sur les empereurs Napoléon Ier et Napoléon III et sur la famille Bonaparte, de ce qu'il reste de ces empires Français au XXIème siècle...
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