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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:32

Le siège de la ville de Zaatcha à l'automne 1849 opposa les troupes françaises du général Herbillon aux troupes du cheikh Bouzian décidées, au nom de la guerre sainte, à chasser les Français.
Ceux-ci ne pouvant laisser leur crédibilité être mise en cause au risque de voir tout le pays se soulever, furent contraintes de déplacer plus de 7000 hommes afin d'enlever ce ksar fortifié et âprement défendu.
À cette époque, si Abd El-Kader s'est rendu aux forces françaises, le vent de la révolte commence à poindre. La Kabylie, toute proche au nord, qui résiste aux troupes françaises, oppose encore une résistance tenace. Les autochtones sentent le pouvoir colonial fragile et la tentation est grande de vouloir renvoyer les Français à la mer.
En mai 1849, le cheik Bou Zian, prétextant la hausse de la taxe sur les palmiers, harangue les populations. Il prétend avoir reçu un message divin pour chasser les infidèles.
Après une tentative d'enlevement de Bou Zian par un lieutenant des affaires arabes, le prédicateur proclame la guerre sainte.
Le 2e Étranger, en tournée de police entre Batna et Sétif est détourné vers Zaatcha.
Le colonel Carbuccia arrive avec ses légionnaires ainsi que le 3e bataillon d'Afrique le 16 juillet devant le ksar. Il est immédiatement attaqué et peine à repousser ses adversaires. Il décide de les poursuivre dans le village. Mais l'oasis se révèle un dédale de murets et Zaatcha, entourée d'une muraille crénelée et d'un fossé rempli d'eau leur barre la route. Il demande alors des renforts.
Le 7 octobre, le général Herbillon arrive devant l'oasis avec un corps expéditionnaire fort de 4000 hommes et du matériel de siège.
Appuyé par l'artillerie, le 2e Étranger, enlève alors un groupe de maisons au nord de la palmeraie. Mais l'occupation totale de l'oasis est toujours impossible.
Les troupes françaises tentent alors la construction d'ouvrages de siège afin de percer une brèche dans les murs du ksar. Le 20 octobre, les sapeurs donnent l'assaut appuyés et suivis par les légionnaires et le 43e régiment d'infanterie de ligne. C'est l'échec, les assaillants sont repoussés par des défenseurs bien protégés au prix de lourdes pertes.
Pendant ce temps, les troupes françaises repoussent sans cesse des colonnes de secours indigènes venues porter secours aux assiégés qui font désormais figure de héros.
Le 8 novembre, le colonel Canrobert arrive avec deux bataillons de zouaves. Le 12, arrive le 8e bataillon de chasseurs à pied, ce qui porte la garnison des assiégeants à 7000 hommes.
Mais les zouaves de Canrobert ont apporté avec eux le choléra et ce dernier fait désormais plus de mort que l'ennemi.
Le 24 novembre, les assiégés, profitant de l'effet de surprise assuré lors de la relève de la garde, effectuent une sortie. Les combattants berbères et les femmes du ksar se ruent dans les tranchées à l'arme blanche. Les chasseurs à pied, renforcés par les tirailleurs du commandant Bourbaki les repoussent dans un sanglant corps à corps.
Dans la nuit du 25 au 26 novembre, trois brèches sont ouvertes dans la muraille et le fossé partiellement comblé. A sept heure du matin, trois colonnes de 300 hommes chacune, aux ordres des colonels Canrobert, Barral et Lourmel donnent l'assaut simultanément pendant que les tirailleurs du commandant Bourbaki font diversion.
L'assaut est terrible, les ruelles sont petites, encaissées et les défenseurs, remarquablement préparés. Les combats sont terribles, mais les soldats français se rendent maîtres des terrasses puis, progressivement, prennent possession des maisons, une à une au prix de lourdes pertes.
Un massacre fut perpétré par l'Armée d'Afrique, dont le but, au-delà de la vengeance fut de décourager toutes tentatives de revoltes à venir. A propos de la sauvagerie de l’assaut final, Alfred Nettement dans son ouvrage note : « L’opiniâtreté de la défense (de Zaatcha) avait exaspéré les zouaves. Notre victoire fut déshonoré par les excès et les crimes […] Rien ne fut sacré, ni le sexe ni l’âge. Le sang, la poudre, la fureur du combat avaient produit cette terrible et homicide ivresse devant laquelle les droits sacrés de l’humanité, la sainte pitié et les notions de la morale n’existaient plus. Il y eut des enfants dont la tête fut broyée contre la muraille devant leurs mères ; des femmes qui subirent tous les outrages avant d’obtenir la mort qu’elles demandaient à grands cris comme une grâce. Les bulletins militaires insistèrent sur l’effet que produisit, dans toutes les oasis du désert, la nouvelle de la destruction de Zaatcha, bientôt répandue de proche en proche avec toute l’horreur de ces détails. […] ». in « Histoire de la conquête de l’Algérie »,op. cité, p.298-299
Bou Zian est finalement capturé par les zouaves du commandant Lavarande. Sur ordre du général Herbillon, il est exécuté et sa tête sera exposée sur la place de Biskra afin de faire taire la rumeur de son invulnérabilité et faire cesser la rébellion dans la région.
Dès le lendemain de la victoire française, les premières tribus se présentent au général Herbillon pour faire leur soumission.
Au cours de ce siège de 52 jours, l'armée d'Afrique a perdu plus de 2000 hommes dont 600 sont morts du choléra.
Tous les habitants de Zaatcha, sans exceptions, dont les femmes et les enfants, furent massacrés.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:29

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Le Siège de Paris est un épisode de la guerre franco-allemande de 1870-71.
Avec la capitulation de Sedan, les armées prussiennes et leurs alliés déferlent sur le Nord de la France et vont mettre le siège devant Paris. Dans la capitale, la nouvelle parvient dans l'après-midi du 3 septembre. Lors de la séance de nuit, Jules Favre présente une motion prononçant la déchéance de Napoléon III. La décision est remise au lendemain. Le 4 septembre, la foule et la Garde nationale envahissent le Palais Bourbon et réclament la déchéance de la dynastie. Alors que l'impératrice Eugénie et le comte de Palikao prennent le chemin de l'exil, Jules Favre entraîne les députés de tendance républicaine à l'Hotel de Ville et instaure un gouvenement de la République. Le général Jules Trochu, gouverneur de Paris en est porté à la présidence et donne la caution de l'armée au mouvement par lequel les républicains bourgeois prennent de court les révolutionnaires extrémistes (les rouges).
Les proclamations officielles de Trochu et Favre vont dans le sens d'une résistance à outrance contre l'envahisseur. Trochu a choisi de faire rentrer dans la capitale l'armée de 40 000 hommes de Vinoy sur des considérations peut-être plus politiques que militaires. Pendant les semaines qui suivent la proclamation de la République, les troupes prussiennes et alliés continuent donc leur avancée sur le territoire sans grande opposition. Le gouvernement ayant choisi de rester dans Paris, une délégation est envoyé à Tours pour coordonner l'action en province sous les ordres de Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, accompagné par Glais-Bizain et l'amiral Fourichon. Le 15 septembre, Adolphe Thiers est mandaté et envoyé en mission auprès des capitales européennes pour rechercher des appuis dans l'espoir, qui s'avèrera vain, de peser sur les exigences prussiennes.
A partir du 15 septembre, on signale un peu partout la présence des uhlans autour de Paris. Dès le 19 septembre l'encerclement de Paris et des forts extérieurs est terminé. Les armées ennemies se tiennent à distance dans un rayon de 10 à 12 kilomètres et s'étirent en un long cordon d'une centaine de kilomètres.
Alors que Jules Favre a demandé une entrevue avec Otto von Bismarck, entrevue qui se déroule le 19 et 20 septembre à Ferrières, Ducrot convainc un Trochu sceptique de reprendre la redoute de Châtillon aux prussiens. Les moyens engagés sont insuffisant et Ducrot doit se replier dans l'après-midi du 19 sur l'ordre formel de Trochu. Ce double évènement montre déjà une certaine duplicité de la part du gouvernement.
Bismarck et Moltke ont décidé d'éviter d'exposer leurs troupes dans un combat de rues. Ils comptent sur la lassitude et la faim pour obtenir la capitulation de Paris. Ils se contentent donc de repousser toutes tentatives de percées.
Le commandement allemand s’est installé à Versailles (ville choisie par Thiers pour faire siéger le futur gouvernement de février 1871) ; Paris est dès lors le pôle tactique, stratégique et symbolique de la guerre. Dans un rayon de 10 kilomètres autour de la capitale, les Allemands installent leurs cantonnements mais prudemment, ils ne lancent pas l’attaque attendue par les Parisiens. Manipulés par les Prussiens et démoralisés par l’inaction, les Parisiens ne tentent que quelques sorties contre les Prussiens qui se soldent par des échecs et de lourdes pertes humaines (Malmaison, Chevilly, le Bourget en octobre, Champigny en novembre, Buzenval en janvier). À Paris, la garnison comprend des troupes de métier bien exercées mais surtout des troupes levées à la hâte parmi les Parisiens.
Coupée du reste du pays, la capitale va rapidement subir la rigueur exceptionnelle d’un hiver que les bombardements allemands agravent dès janvier 1871. Le rationnement des denrées est organisé avec retard, les queues s’allongent devant les commerces de bouche littéralement pris d’assaut. Les prix de la viande, des conserves, du pain et des denrées alimentaires flambent. On mange même du chat, du chien, des rats. Dans les restaurants de luxe, on sert de l’antilope, du chameau, de l’éléphant (les animaux du Jardin des plantes sont sacrifiés). Ces privations affectent surtout les classes populaires, déjà réduites à la misère par l’arrêt des activités économiques. Le taux de mortalité double en quelques mois. Les clubs révolutionnaires se multiplient où l’on débat de la patrie en danger et où l’on fait revivre le souvenir de 1789-1793. Le 31 octobre et le 22 janvier de grandes manifestations éclatent demandant la Commune et la sortie en masse. Ces manifestations sont réprimés.
On a utilisé, pour communiquer avec l'extérieur de la ville, des boules de Moulins (du nom de la ville de Moulins située loin des combats par où transitait ce type de courrier) où l'on mettait des lettres qui sortaient de Paris en suivant le courant de la Seine (peu d'entres elles sont arrivées, on en a encore retrouvé dans les années 1980) et des ballons de baudruche, auxquels on accrochait des messages, appelés de Gravilliers du nom de cette rue du 3ème arrondissement d'où ils partaient.
Mais le moyen qui se révéla le plus sûr et le moins couteux fut l'utilisation de pigeons-voyageurs. Les microfilms sur pllicule de collodion pouvaient comporter 40 000 messages. Les allemands firent venir d'Allemagne des faucons pour combattre ces messagers volants.
Le transport des personnes s'effectura au moyen de ballons. Le premier à décoller fut le Neptune le 24 septembre. Ils étaient rempli de gaz d'éclairage, hautement inflammables. Certains arrivèrent en Norvège, en Allemagne ou tombèrent dans l'Atlantique, mais la plupart attérirent en province. Pendant le siège, 65 mongolfières transportèrent 164 passagers, 381 pigeons, 5 chiens et environ 2 millions de lettres. C'est le 7 octobre à 11 h que Léon Gambetta s'envola sur l'Armand Barbès. Il atterrit à 3 h de l'après-midi dans le bois de Favières (Oise), rejoint la délégation de Tours le 9 octobre par Montdidier et Rouen. Investit des pouvoirs du ministère de la guerre et de l'intérieur, il va y déployer une énergie peu commune à organiser les armées de province.

 

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:27

Belfort est une ville stratégique située sur la Porte d'Alsace, une trouée entre le sud des Vosges et le massif du Jura. Lorsqu'au début de la guerre franco-allemande l'Armée du Rhin est mise en déroute dans le nord de l'Alsace, puis que Strasbourg est prise le 28 septembre, Belfort constitue le dernier rempart avant une invasion du centre de la France par les armées allemandes qui pourraient prendre en tenaille les forces françaises, alors basées en Lorraine et en Champagne.
Pierre Philippe Denfert-Rochereau est nommé gouverneur de la place de Belfort en 1870 et dès l'annonce de la progression allemande, il entreprend l'édification de fortifications supplémentaires pour compléter efficacement les fortifications héritées de Vauban. Leur organisation était devenue obsolète, mais elles avaient le grand mérite d'être très résistantes à l'impact des obus ennemis.
Lorsque les troupes allemandes, commandées par le général von Werder et son adjoint le général von Tresckow, investissent les pourtours de la ville le 3 novembre, elles se heurtent à une résistance plus vive que prévue. Tout au long du premier mois, la garnison de Belfort parvient à mener des sorties, appuyées par ses canons à longue portée, avec pour résultat l'obligation répétée pour les Allemands de reculer, abandonnant les villages qu'ils pouvaient avoir pris auparavant. Inférieurs numériquement et confrontés à un hiver rigoureux, les Allemands ne peuvent progresser que lentement dans le développement de leur siège.
Ce n'est qu'à partir du 3 décembre que les Allemands, équipés de canons de faible portée, peuvent procéder à un bombardement de la ville, suivi d'une rapide interruption du fait d'une riposte énergique de la garnison. Mais dès le 13 décembre, les assiégeants progressent, conquièrent certaines positions et fortins qui leur permettent de bombarder de façon intensive et quasi continue la ville, d'autant qu'ils reçoivent de nouveaux canons en renfort et que les défenseurs sont depuis le début de janvier affaiblis par une épidémie de typhus et de variole.
Parallèlement, une armée de l'Est a été constituée dans le but de libérer Belfort, puis, pour une part de porter la guerre à l'est du Rhin et pour l'autre part de couper les arrières des armées allemandes positionnées au nord-est de la France. Le général Bourbaki est à son commandement, mais l'armée progresse lentement et von Werder organise une ligne de défense efficace qui lui permet de concentrer ses troupes au point où les Français font signe de lancer leur attaque principale. Cette attaque à lieu le 16 janvier, après une journée de préparation d'artillerie. Malgré quelques erreurs d'organisation, l'armée de l'Est parvient à durement affaiblir ses ennemis et à les faire reculer à proximité de Belfort, où la population, pleine d'espoir, peut entendre le bruit des bombardements. Mais, à l'image de ce qui s'est passé à Mars-la-Tour six mois plus tôt, Bourbaki, surestimant l'adversaire et sous-estimant ses forces, donne l'ordre de revenir sur les positions initiales, refusant de poursuivre l'avantage. Le 17, ses troupes repoussent victorieusement une attaque surprise d'un régiment badois, mais restent encore sur place, puis le 18, Bourbaki ordonne la retraite. C'en est fini des espoirs de libération pour Belfort.
C'est avec des troupes renforcées et du matériel supplémentaire que von Tresckow peut redoubler d'intensité dans le siège des fortifications. Mais son désir de voir chuter Belfort le rend imprudent ou impatient, et le 27 janvier, il lance une offensive prématurée et insuffisamment protégée sur la redoute des Perches, qui lui coûte la vie de 500 hommes. Il doit alors se résoudre à une avance en tranchées, plus prudente et plus adaptée à son infériorité numérique persistante. C'est le 8 février qu'il parvient à s'emparer de la redoute des Perches, ouvrant la voie à l'attaque directe du château. L'issue du siège est désormais jouée : les défenseurs ne seront plus capables de résister bien longtemps.
Mais les opérations sont suspendues à l'annonce de l'intégration de Belfort dans l'armistice général (15 février) et le 18 février, Denfert-Rochereau reçoit un ordre exprès du gouvernement de la Défense nationale, présidé par Louis Adolphe Thiers, lui intimant l'ordre de rendre les armes. C'est donc après un siège de 103 jours où sa garnison et la population firent preuve d'une résistance héroïque que Belfort fut quittée par ses défenseurs, munis d'un laissez-passer et portant fièrement leurs armes.
La garnison comprenait initialement 17 700 hommes, dont 4 750 trouvèrent la mort, ainsi que 336 civils, tandis que presque tous les bâtiments de la ville avaient été endommagés par les bombardements. Les Allemands ont quant à eux perdu environ 2 000 hommes pendant le siège.
La résistance de Belfort sauva l'honneur d'une France humiliée par la défaite de Mac-Mahon à Sedan et la honteuse reddition de Bazaine à Metz. Elle offrit aussi la possibilité à Thiers de négocier la conservation de l'arrondissement de Belfort au sein de la France, alors qu'il faisait auparavant partie de l'Alsace, désormais revendiquée par les Allemands.
En hommage à cette résistance, il fut offert à la ville un monument réalisé par Bartholdi et placé sur le flanc de la falaise dominant la ville : le Lion de Belfort.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:26

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La bataille de Sedan eut lieu le 31 août et le 1er septembre 1870 pendant la guerre franco-allemande. Avec la capitulation des troupes françaises et la capture de Napoléon III le 2 septembre, elle fut décisive pour l'issue de la guerre.
Les troupes françaises comptent une armée d'environ 120 000 hommes répartis en quatre corps d'armée ( 1er, 5e, 7e et 12e ), relativement liés entre eux dans l'espace de Sedan. Le commandement des troupes françaises dépend d'abord du maréchal Mac-Mahon. Mais celui-ci est blessé dès le début de la bataille sur une colline du village de Balan, alors qu'il observait le déroulement des combats sur Bazeilles. Le général Ducrot le remplace, mais il est obligé de s'effacer devant le général de Wimpffen, plus ancien en grade et muni d'un ordre du ministre le désignant en cas d'empêchement de Mac-Mahon. Cette succession de commandants en chef est à l'origine d'ordres, de contrordres et de tergiversations sur la stratégie. Napoléon III est avec l'armée Mac-Mahon à Sedan, mais ne se mêle pas des opérations militaires.
Les troupes allemandes sont divisées en deux armées : la IIIe armée( environ 130 000 hommes ) sous les ordres du prince héritier Frédéric-Guillaume de Prusse et la IVe armée ( environ 110 000 hommes )sous les ordres du prince héritier Albert de Saxe. À von Moltke revient le commandement suprême des deux armées des Etats Allemands Coalisés. Le roi Guillaume de Prusse et son état-major ainsi que son ministre Otto von Bismarck sont présents, ils vont assister à la bataille depuis une colline près de Frénois, un village au sud-ouest de Sedan.
Après les défaites subies en Alsace le 4 août 1870 à Wissembourg et à Woerth-Froeschwiller le 6 août, le maréchal de Mac-Mahon reconstitue une armée (dite armée du camp de Châlons) pour protéger Paris mais il reçoit l'ordre de secourir l'armée du maréchal Bazaine, assiégée à Metz depuis le 20 août par la I e et II ème armée allemande. Cependant Mac-Mahon a sous-estimé l'importance des forces allemandes et leur rapidité. Renseigné de l'objectif de Mac-Mahon, Von Moltke dispose de plus de 200 000 hommes (IIIe et IVe armée), il a envoyé la IIIe armée à marche forcée au devant des troupes françaises en direction de Châlons. Le 21 août, Mac-Mahon se dirige vers Reims, où il complète ses effectifs et le camp de Châlons est incendié pour éviter qu'il ne tombe aux mains du prince royal de Prusse (IIIe armée).
Le 23 août, la régente et le conseil des ministres ordonnent à Mac-Mahon d'aller secourir Bazaine. Pour éviter les Prussiens de la IIIe armée, il décide alors de remonter au nord vers le département des Ardennes pour ensuite se diriger sur Metz. Or la IVe armée du prince royal de Saxe s'est postée sur la rive droite de la Meuse. La stratégie de Mac-Mahon est alors compromise, car la route directe de Metz par Montmédy ou par Verdun est bloquée par les troupes saxonne. Les options pour Mac-Mahon sont celles-ci: soit il prend la direction de Metz, avec la perspective de se voir couper la route par les saxons et voir aussi l'armée prussienne remonter des environs de Châlons en le prenant en tenaille. Mac-Mahon tergiverse, ses corps d'armée piétinent entre le 25 et 28 août entre le secteur de Rethel et de Vouziers. Pendant ce temps l'armée du prince royal de Prusse se dirige vers lui.
Le 27 août Mac-Mahon décide de remonter au Nord sur Mézières pour redescendre ensuite sur Paris et de renoncer à sauver Bazaine. Mais à Paris la régente et le conseil des ministres lui ordonnent encore de secourir Bazaine, en lui affirmant que les troupes prussiennes sont à 48 heures de marche, or celles-ci talonnent l'armée Mac-Mahon. Ce dernier reprend l'option d'aller sur Metz et de passer la Meuse vers le secteur de Stenay, mais à force de tergiverser sous la pression des autorités et sous l'action combinée des deux armées des princes allemands, la situation de Mac-Mahon parait compromise.
Le 30 août, les troupes françaises (Ve corps) chargées de protéger le flanc droit de l'armée de Mac-Mahon sont défaites par une partie de la IVe armée allemande le 30 août 1870, à la bataille de Beaumont (au sud-est de Sedan). Poursuivi par la IIIe armée et menacé par la IVe Mac-Mahon décide alors de de se réfugier aux alentours de la ville de Sedan, ville citadelle située non loin de la frontière belge. Sedan est situé dans une gigantesque cuvette entourée de collines avec deux défilés vers Mézières (ouest) et Carignan (est), ce qui réduit fortement les possibilités de s'en échapper. Mac-Mahon a le choix entre la retraite sur Mézières, située à 20 km de Sedan, ou l'offensive en forçant le passage vers Carignan ou se trouve la IVe armée du prince de saxe pour se diriger vers Metz.
Le 30 août en soirée, Mac-Mahon réussit à faire passer la Meuse à une partie de son armée (1er et 7e corps et une partie du 5e corps défaità Beaumont) prés de Sedan sous la menace de la IIIe armée du prince de Prusse. Le même jour, le reste du 5e corps défait à Beaumont et le 12e corps l'ont passé à Mouzon et se dirige vers Sedan sous la menace de la IVe armée allemande. La bataille va débuter, l'armée du camp de Châlons va faire face à des troupes nettement supérieures en nombre car les deux armées allemandes font faire jonction autour de Sedan.
Mac-Mahon décrète placidement : « Repos pour toute l’armée demain 1er septembre. » Sans se donner la peine de couper les ponts sur la Meuse, il se borne à concentrer son armée sur une hauteur boisée, juste au nord-est de Sedan, dans le triangle Floing-Illy-Bazeilles, entre la Meuse élargie par les inondations et deux ruisseaux, le Floing et la Givonne. Les corps d'armée français se positionnent: Le 1er entre Givonne et la Moncelle, le 5e éprouvé par la bataille de Beaumont dans la citadelle de Sedan, le 7e entre Floing et Givonne enfin le XIIe sur Bazeilles et Balan
L’après-midi du 31 août, les Allemands commencent à encercler Sedan ; l’armée du prince héritier de Prusse occupe Frénois et Donchéry à l’ouest ; celle du prince royal de Saxe attaque Bazeilles à l’est. Le général Ducrot conseille au maréchal de concentrer toutes les troupes au nord de Sedan, sur le plateau d’Illy, puis de filer sur Mézières sans attendre que les Prussiens ne viennent couper le passage. Mac-Mahon l’écoute d’une oreille distraite : « Nous ne sommes pas ici pour nous éterniser. » L’Empereur pourrait aussi se retirer sur Mézières tant que la route est libre ; il y serait en sûreté et pourrait revenir activer la défense de Paris ou traiter de la paix avec l’ennemi.
Le 31 août 1870, une avant-garde du quatrième bataillon de chasseur bavarois(IIIème armée) réussit à occuper le pont de chemin de fer de Remilly-Aillicourt avant que les troupes françaises n'aient le temps de le faire sauter. Les éléments les plus avancés du bataillon peuvent ainsi traverser la Meuse et atteindre Bazeilles, à environ 5 km au sud-est de Sedan. Les troupes de marine de la division dite bleue commandée par le général de Vassoigne reçoivent l'ordre de reprendre le village, la 2ème brigade du général Martin des Pallières engage une contre-attaque, appuyée par la 1ère brigade du général de Reboul. Les combats sont acharnés. Les « marsouins » reprennent le village dès la tombée de la nuit et repoussent même les Bavarois jusqu'au pont, tant la contre-attaque est énergique. Mais sur le soir, le premier, le deuxième et le quatrième corps bavarois passent le pont.
Le 1er septembre avant l’aube, la bataille commence. Les deux armées allemandes se déploient vers le nord, celle du prince héritier de Prusse par le flanc ouest, celle du prince de Saxe par le flanc est pour ensuite converger vers Illy. A sept heures, Mac-Mahon, blessé à la fesse par un éclat d’obus, abandonne son commandement, pour le remplacer, il désigne Ducrot, qui ordonne aussitôt la retraite en direction d’Illy et de Mézières. Mais le mouvement est à peine commencé que Wimpffen, exhibant une lettre du ministre Palikao lui confiant l’intérim de Mac-Mahon en cas d’empêchement, revendique le commandement et annule les instructions de Ducrot. Trois commandants en chef en trois heures, chacun avec un plan différent.
Le 1er septembre à 4 heures du matin, une partie du premier corps bavarois s'infiltre dans Bazeilles sur le flanc est de la citadelle de Sedan. Une forte résistance des troupes de marine françaises force les Bavarois à y faire pénétrer le 1er corps tout entier. La bataille commence à tourner en faveur des Français. Ayant remplacé Mac-Mahon bléssé, le général Ducrot, partisan de la retraite sur Mézières, ordonne le repli pour réorganiser les forces et se concentrer sur le flanc ouest, seule possibilité de sortir de Sedan sans trop combattre. Finalement commandant en chef en place de Mac-Mahon, De Wimpffen réfute la stratégie de la retraite et ordonne de réoccuper Bazeilles. Vers une heure de l’après-midi, Wimpffen donne ses ordres : contre-attaquer vigoureusement du côté de Bazeilles, en direction de Metz. Et, pour s’en donner les moyens, il prélève les réserves de Douay et de Ducrot, les obligeant à dégarnir le front nord. Cela ne va pas sans mal : des commandants, faute de cartes, se trompent de direction, des régiments hésitent à se déplacer sous les tirs d’artillerie, d’autres trouvent la route bloquée par des chariots. Les Bavarois, nettement plus nombreux et surtout appuyés par une artillerie moderne et très efficace, ont repris le village. Néanmoins les marsouins excellent dans le combat de rues : ils repoussent par deux fois les Bavarois du village. Un bataillon du 4e corps bavarois progresse jusqu'au village de Balan, coupant ainsi Bazeilles de Sedan.
Dans le village se déroulent alors des combats acharnés, maison par maison. Se battant à un contre dix, les marsouins commencent à être submergés. Ils manquent de munitions, plient sous les obus percutants et la chaleur des incendies. De nombreux civils prennent part aux combats. Désormais coupés de leurs lignes, les troupes françaises cèdent peu à peu le village qui est presque complètement détruit. Des maisons ont servi de bases de défense ; ces combats épiques et acharnés seront plus tard symbolisés par l'épisode de la résistance héroïque dans la Maison de la dernière cartouche.
La bataille tourne au désastre, car l'armée prussienne du prince héritier Frédéric de Prusse traverse la Meuse à Donchery, au sud-ouest de Sedan, afin de réaliser la jonction avec les corps armées du prince Albert de Saxe venus de Beaumont après la bataille. Malgré tout, Wimpffen a réussi à avancer de quelques kilomètres lorsque, sur ses arrières, déferle une marée humaine. A deux heures, sur le plateau d'Illy, sur le flanc nord-ouest de la citadelle de Sedan, les deux armées allemandes ont effectué leur jonction: la boucle est bouclée. Non seulement l'hypothétique fuite vers Mézières ou la Belgique initiée par Ducrot avant l’arrivée intempestive de Wimpffen n’est plus possible, mais l’ennemi a enfoncé un coin entre le corps d’armée de Douay et celui de Ducrot. Privés de leurs réserves, les deux chefs de corps tentent de jeter dans la brèche, pêle-mêle, tout ce qu’ils ont pu rallier, mais en vain. Malgré des charges désespérées et courageuses des cavaliers du général Margueritte, les forces françaises ne peuvent rompre l'encerclement sur le plateau d'Illy. Là était la seule possibilité pour l'armée française de pouvoir s'échapper et de rejoindre Mézières. Le roi de Prusse observant les charges des chasseurs d'Afrique depuis son point de vue du village de Frénois se serait exclamé " Ah les braves gens !" (en allemand, "Die tapferen Leute")
Encerclée et complètement désorganisée, l'armée française reflue en désordre à l'intérieur de la ville citadelle de Sedan. Alors, de toutes parts, c’est un flot épouvanté d’hommes, de chevaux, de chariots, de canons, qui reflue vers Sedan, comme si, derrière les vieux remparts se trouvait le salut. Fantassins, cavaliers, équipages du train, voitures d’ambulance, fourgons de toute sorte se mettent à converger vers le centre de Sedan, se mêlant, s’étouffant, s’écrasant sur les les ponts-levis. C’est une tempête de gémissements et de malédictions. Les obus allemands tombent, éclatent et font des vides. En sept ou huit endroits, la ville se met à flamber. Les soldats se disputent les abris et menacent les officiers. La plupart des généraux se regroupent autour de l’Empereur à la sous-préfecture. Leurs soldats, exténués, ne sont plus en état de résister. Tous lui disent que la lutte est devenue sans espoir. Tous, sauf un, Wimpffen, toujours en train de rallier des hommes sur la route de Bazeilles. Alors Napoléon III se ressaisit. Sans doute a-t-il abdiqué ses pouvoirs, mais il n’en reste pas moins l’Empereur. Et il est peut-être le seul à pouvoir jouer une dernière carte : rencontrer en tête-à-tête le roi Guillaume de Prusse – qu’il a reçu trois ans auparavant aux Tuileries à l’occasion de l’Exposition universelle - , tenter de le fléchir, d’arrêter l’effusion de sang et d’épargner l’honneur de ses généraux. Peut-être, en se constituant lui-même prisonnier, obtiendra-t-il un sauf-conduit pour ses troupes en France ou en Belgique après avoir déposé les armes ? Et l’Empereur donne l’ordre de hisser le drapeau blanc sur la citadelle pour demander un armistice. Le général Faure, chef d’état-major, estimant n’avoir à obéir qu’à Wimpffen, fait retirer le drapeau. L’Empereur insiste et le fait hisser à nouveau, cette fois pour de bon.
A 16 heures 30, le roi de Prusse envoie un officier à l'entrée sud de la citadelle (porte de Torcy). Ce dernier est conduit à la sous-préfecture de Sedan et présenté à l'empereur qui écrit une lettre au roi de Prusse: « Monsieur mon frère, n’ayant pu mourir au milieu de mes troupes, il ne me reste qu’à remettre mon épée entre vos mains. » A 18 heures, le général Reille remet la lettre de l'empereur à Guillaume qui se trouve toujours sur les hauteurs de Frénois. Après délibération, les vainqueurs acceptent la reddition de l'armée française et demandent à l'empereur de désigner un de ses officiers pour traiter de la capitulation. Le roi de Prusse désigne son commandant en chef von Moltke, puis se retire sur le village de Vendresse, au sud de Sedan.
En début de soirée, le général de Wimpffen, plénipotentiaire désigné par l'empereur, se rend à l'état-major allemand à Donchery au sud-ouest de Sedan. Il veut négocier mais von Moltke, accompagné du chancelier Otto von Bismarck, exige une capitulation sans condition.
Le 2 septembre, vers 8 heures, l'empereur quitte Sedan car il veut s'entretenir avec le roi de Prusse. Il se rend par la route impériale menant de Mézières au bourg de Donchery, pensant que le Roi Guillaume s'y trouve. Prévenu, Bismarck vient à sa rencontre à l'entrée du village. Une entrevue a lieu dans la maison d'un tisserand sur le bord de la route. Se doutant que l'empereur veut tenter d'adoucir les conditions de la capitulation, le ministre du roi de Prusse refuse que Napoléon III rencontre Guillaume à Vendresse. Bismarck lui indique en outre que le roi ne le verra qu'après la signature de l'acte de reddition.
A 10 heures 30, l'empereur est conduit à Frénois au château de Bellevue qui domine la Meuse et la ville de Sedan. C'est en ce lieu que les généraux en chef des deux camps signent une heure plus tard l'acte de reddition de l'armée française, en présence des deux souverains. Cet acte précise que la place forte ainsi qu'armes, munitions, matériels, chevaux et drapeaux seront remis aux vainqueurs et que l'armée prisonnière sera conduite sur la presqu'île d'Iges à l'ouest de Sedan. -Voir la carte-.
Cet endroit bordé par une boucle du fleuve Meuse et un canal et d'une superficie de plusieurs centaines d'hectares sera une véritable prison à ciel ouvert, pouvant être facilement gardé par les armées des États allemands. Il est aussi prévu dans l'acte de reddition que les officiers et employés civils ayant rang d'officier ont la possibilité de ne pas être faits prisonniers, sous réserve de déclarer sur l'honneur de ne pas se battre ultérieurement.
Le 3 septembre, environ 80 000 hommes sont conduits sur la presqu'île d'Iges et parqués pratiquement sans abris et sans vivres. Beaucoup de soldats vont mourir de faim ou de maladie, tant les conditions étaient épouvantables. Le lieu sera baptisé par la suite "le camp de la misère". Le même jour, l'empereur, prisonnier, part en Belgique ; il prend le train à Libramont pour se rendre à Kassel, site de son internement en Allemagne.
En dépit de leur bravoure et du fusil Chassepot, les troupes françaises étaient commandées par des chefs qui manquaient de stratégie d'ensemble. Les Français, qui ont déclaré la guerre à la suite de la Dépêche d'Ems, étaient très mal préparés à la faire, malgré les déclarations bravaches du ministre le maréchal Edmond Le Bœuf " Nous sommes prêts, archi-prêts. La guerre dût-elle durer deux ans, il ne manquerait pas un bouton de guêtre à nos soldats". Or au début du conflit l'armée ne disposait que de 270 000 hommes opérationnels.
Beaucoup de responsables militaires n'avaient même pas de cartes d'état-major du territoire français. L'artillerie était obsolète et surtout mal utilisée. Les canons, en bronze, se chargeaient par la gueule. Les pièces, lourdes et lentes à manier, étaient de très courte portée et utilisaient des obus à fusées chronométriques qui explosaient souvent trop tôt. La stratégie de Mac-Mahon fut très confuse. Cette armée qui devait protéger Paris va, à la suite d'ordres venus de Paris, se voir confier la mission de délivrer Metz. À cause de ces divergences et l'indécision de Mac-Mahon, l'armée de Châlons va quasiment errer jusqu'à Sedan, s'épuisant en marches et contre-marches pour échouer dans la cuvette fatale.
Les armées des états allemands coalisés étaient commandées par des chefs ayant une stratégie d'ensemble. Les troupes étaient d'une valeur militaire remarquable, plus nombreuses (550 000 hommes) et bien équipées, à part le fusil Dreyse qui était nettement moins performant que le Chassepot. Mobilisées plus rapidement, elles se sont déplacées rapidement jusqu'à la frontière grâce au chemin de fer. La supériorité des effectifs fut en outre appuyée par une artillerie plus fournie et d'une plus grande portée, composée de pièces en acier se chargeant par la culasse avec des obus à fusées percutantes plus efficaces. von Moltke, véritable stratège moderne, tacticien hors pair, méthodique conçut la guerre de façon quasi scientifique. Mac-Mahon, naguére victorieux en Crimée et en Italie, a adopté une stratégie indécise et confuse. Il a utilisé et manœuvré ses troupes comme au début du siècle; en somme, il était en retard d'une guerre.
Le 4 septembre, malgré l'opposition du corps législatif et sous la pression des Parisiens en colère, Léon Gambetta annonce la déchéance de l'empereur. Un peu plus tard, à l'Hôtel de Ville, en compagnie de Jules Ferry, de Jules Favre et d'autres députés, il proclame la République. En dépit de la reddition de Sedan, un gouvernement de défense nationale est instauré, composé de 11 députés de Paris. Malgré le désastre de Sedan, et alors que Bazaine est enfermé dans Metz, le gouvernement refuse la défaite et reconstitue une armée. Dès le 20 septembre, Paris est assiégé. Malgré quelques batailles victorieuses qui viennent donner raison au gouvernement, Bazaine se rend, libérant des troupes allemandes qui s'ajoutent aux forces ayant vaincu à Sedan. Les Français sont définitivement battus après la fin du Siège de Paris, le 28 janvier 1871. Un armistice général est signé au château de Versailles. Guillaume est proclamé Empereur du deuxième Reich allemand. Otto von Bismarck a pu réaliser l'union des états allemands comme il le souhaitait avant les hostilités.
La défaite humiliante de Sedan a donc pour conséquence la fin d'un empire et la naissance d'une nation qui va dominer durablement l'Europe. Un traité de paix, signé à Francfort le 10 mai 1871, ampute la France de l'Alsace sauf Belfort, d'une partie de la Lorraine et des Vosges. Une somme de cinq milliards de francs or est demandée à titre de dommages de guerre. Les armées allemandes se retirent progressivement des 21 départements qu'elles occupaient au fur et à mesure des versements. En septembre 1873, les Allemands évacuent complètement le territoire après versement du solde de la dette. Ce traité engendrera un désir de revanche chez les Français, qui n'auront de cesse de vouloir récupérer les territoires perdus. Une émission de la chaîne de télévision franco-allemande Arte, le 22 novembre 2006, émit l'hypothèse que cette guerre fut la "mère" des deux guerres mondiales du XXe siècle.
La défaite de Sedan a été un révélateur. La France a certes réalisé la révolution industrielle, mais les stratèges militaires n'ont pas su intégrer les évolutions du modernisme. Trop sûrs d'eux, les officiers se reposaient sur les succès passés : Conquête de l'Algérie, Sébastopol, Solférino, Magenta. Ils n'ont pas retenu les enseignements de la victoire des états allemands sur l'Autriche à Sadowa. Certes, les armées françaises ont enregistré quelques succès avant Sedan, mais ils ont été mal exploités. Si quelques autres suivront Sedan, la capitulation de Bazaine va permettre le déferlement allemand sur tout le nord de la France. La défaite, en précipitant le changement de régime et en plongeant le pays dans une quasi guerre civile (La Commune), va servir d'électrochoc : la IIIe République va réorganiser son armée, la moderniser, imposer le service militaire obligatoire et stabiliser ses institutions.
Le 2 septembre, jour de la capitulation française, devint fête nationale (jour de Sedan, "Sedan Tag") dans l'Empire allemand et fut célébré jusqu'en 1918. Aujourd'hui, dans de nombreuses villes allemandes, des rues de Sedan (" Sedan Strasse") rappellent cette victoire.
Au cours des deux guerres suivantes, Sedan sera encore siège de batailles : en aout 1914 avec la bataille des frontières, mais surtout les 12 et 13 mai 1940, quand la Wehrmacht réussit la décisive Percée de Sedan, prélude d'une défaite française encore plus humiliante. Cette ville, qui engendra la IIIe République, fut aussi 70 ans plus tard à l'origine de son agonie.
Elles vont être très importantes pour cette ancienne principauté protestante indépendante, à cette époque très prospère économiquement mais engoncée dans ses remparts. Sur 110 hectares de superficie communale, les 14 à 15 000 habitants et les industries que comptait Sedan devaient se serrer sur 18 hectares. La défaite va précipiter le déclassement de la place forte. Dés le 31 mars 1871, en pleine occupation allemande, le conseil municipal fait la demande de déclassement pour permettre l'extension de la ville. Le 3 août 1875, la place forte de Sedan est déclassée par les députés au vu du rapport du maire de Sedan. Seul le château de Sedan et les casernes militaires sont conservés. L'État cède à la ville de nombreux bastions et bâtiments militaires et apporte son aide matérielle et financière. Le 27 avril 1877, le conseil municipal adopte le plan d'agrandissement et le chantier d'extension démarre.
Des travaux herculéens vont être entrepris : démolition de bastions monumentaux, comblement de canaux, déviation du cours de la Meuse, construction de bâtiments (lycée, gare, marché couvert), d'un pont, ouverture d'avenues et de de places. La ville va s'étendre de façon significative, pour en quelque sorte effacer les stigmates de la honte de Sedan.
Les travaux se termineront sept ans plus tard. Le 18 août 1884 a lieu l'inauguration de la ville nouvelle. Un photographe, François Willème, a pris des clichés des travaux à la demande d'Auguste Philippoteaux, député-maire de Sedan et de l'architecte Édouard Depaquit. "Sedan ville nouvelle", un ouvrage de Jacques Rousseau, reprend ces photos qui témoignent de travaux gigantesques entrepris avec une technologie qui n'est plus la nôtre.

 

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:25

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La bataille de Mars-la-Tour (également appelée bataille de Rezonville ou bataille de Vionville) eut lieu le 16 août 1870, lors de la guerre franco-prussienne. Elle se déroula dans les environs de Mars-la-Tour, village situé à une quinzaine de kilomètres au sud de Metz. Il s'agit de la dernière grande bataille de cavalerie d'Europe.
Après avoir essuyé de multiples défaites en Alsace et en Moselle, notamment lors de la bataille de Forbach-Spicheren, l’armée du Rhin, bat en retraite vers l'ouest en direction de Metz.
Napoléon III malade et discuté, rejoint Châlons-sur-Marne et abandonne le commandement au maréchal Bazaine le 12 août 1870. Il lui ordonne au préalable de s'occuper du repli de l'armée française sur Châlons. Mais Bazaine n'est pas de l'avis de Napoléon III. Il souhaite en effet livrer bataille rapidement, car il a confiance en la puissance de la place de Metz et omet l'incapacité de celle-ci à tenir un siège. Il ne met donc aucun empressement à exécuter l'ordre reçu et emprunte lentement la route de Verdun.
Dans l'après-midi du 14 août, les avant-gardes de l'armée du général allemand Steinmetz, probablement avertis de la retraite française, livrent bataille dans les environs du village de Borny. Les Allemands en infériorité numérique se retirent dans la soirée craignant d'être la cible de l'artillerie des forts français. Malgré une défaite apparemment incontestable, les Prussiens ont rempli leur objectif. Ils ont en effet retardé le repli de l'armée du Rhin et permis ainsi au prince Frédéric-Charles, neveu du roi de Prusse Guillaume Ier et commandant de la IIe Armée, de poursuivre sa progression au sud de Metz sans être inquiété.
Ce dernier franchit la Moselle le 15 août à Novéant. En fin d'après-midi, les avant-gardes de son armée atteingent Mars-la-Tour et barrent la route de Verdun. Les Français sont contraint de livrer bataille le lendemain.
Le 16 août 1870, la bataille de Mars-la-Tour débute. Vers 10 heures, le corps du général Canrobert est attaqué à Vionville par le IIIe Corps prussien commandé par Von Alvensleben II. Le corps du général Le Bœuf est engagé à son tour vers midi. Les Français se regroupent et font face aux unités prussiennes. La bataille tourne alors en mêlée confuse. Les assauts prussiens sont contenus par l'artillerie adverse.
Au début de l'après-midi, le 2e corps français est relayé par le 6e corps et par des éléments de la Garde impériale, commandée par le général Bourbaki. Les troupes prussiennes sont à bout et la bataille semble tourner à l'avantage des Français. Mais des renforts allemands arrivent en fin d'après-midi. Ces derniers lancent alors les cuirassiers et les uhlans (équivalent des lanciers) de la brigade Bredow dans la bataille. Cette charge fantastique transperce à deux reprises les lignes françaises, mais sonne le glas d'une grande partie de l'élite de la cavalerie prussienne.
Le général Frossard lance à son tour les cuirassiers de la Garde impériale sur la partie gauche du champ de bataille. Ce fut le dernier grand affrontement de cavalerie d'Europe marqué par de célèbres charges telle la charge de la brigade du général Joseph Bachelier.
Les Français gardent l'avantage et gagnent du terrain. Comprenant qu'ils sont désormais sur le point d'être battus, les Allemands lancent une dernière offensive sur leur flanc droit, pour éviter l'encerclement. Piégés par le relief et par la présence de renforts français insoupçonnables derrière la crête, leurs troupes sont décimées et battent finalement en retraite désordonnée, à la merci de la chasse lancée par les Français. Ces derniers capturent alors leur premier drapeau ennemi de cette guerre.
A la fin de la journée, les deux armées bivouaquent à quelques centaines de mètres l'une de l'autre. L'attaque allemande a été repoussée. L'armée française reste maître du champ de bataille et dispose d'un avantage numérique.
Bazaine peut alors choisir, soit de poursuivre les combats le lendemain avec l'appui de renforts venus de Metz, et avec de bonne chance de battre l'armée du prince Frédéric-Charles ; soit de profiter de l'avantage de son camp pour rejoindre Verdun puis Châlons. Mais contre toute attente, il ordonne le repli de tous les corps sur le flanc ouest de Metz entre la Moselle et l'Orne, prétextant un manque de vivres et de munitions. Il laisse ainsi aux Prussiens la possibilité de continuer vers le nord-ouest et de barrer définitivement la route de Verdun.
Le 18 août l’armée du Rhin est confrontée à une nouvelle bataille, celle de Saint-Privat, où sa défaite lui ferme définitivement la route vers l'ouest, l'enfermant à Metz.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:25

La bataille de Saint-Privat (appellation française) ou bataille de Gravelotte (appellation allemande) s'est déroulée le 18 août 1870 lors de la Guerre franco-prussienne, à quelques kilomètres au sud de Metz.
A noter que les historiens emploient généralement la double appellation : bataille de Gravelotte/Saint-Privat.
Le 16 août 1870, l'armée allemande occupe la route principale reliant Metz à Verdun, ville que souhaite rejoindre le maréchal Bazaine à la tête de l'armée du Rhin française pour se rallier à l'armée du maréchal Mac-Mahon. La bataille de Mars-la-Tour débute alors. Malgré un répit des combats favorable aux Français, Bazaine refuse de lancer une contre-attaque générale qui aurait probablement engendrée la défaite totale des Ve et Xe corps prussiens. L'armée du Rhin est alors définitivement coupée du reste de l'armée française et se replie sur une position défensive à quelques kilomètres au sud de Metz.
Deux jours plus tard, le 18 août, les armées vont s'affronter à nouveau lors de la bataille de Saint-Privat, les prussiens voulant en finir avec l'armée du Rhin.
Le chef d'état-major prussien Helmuth von Moltke lance dans la bataille la Ire et la IIde Armée commandées respectivement par le général Steinmetz et le prince Fédéric-Charles neveu du roi de
Prusse Guillaume Ier.
Les troupes françaises, sous les ordres de Bazaine, sont adossées aux forts de Saint-Quentin et de Plappeville et s'étalent de Rozérieulles à Saint-Privat.
La bataille débute le 18 août 1870 à 8 heures lorsque Moltke ordonne l'avancée de ses troupes en direction des positions françaises. Vers 12:00, le général Manstein ouvre la bataille devant le village d'Amanvillers avec l'artillerie de la 25e division d'infanterie. Mais le camp français s'est organisé durant la nuit en creusant des tranchées et des fosses afin de placer son artillerie et ses mitrailleuses et de masquer ses positions. Connaissant finalement l'avancée des troupes prussiennes, les français lancent une contre-attaque massive. La bataille paraît tout d'abord tourner à l'avantage des Français, ceux-ci possédant de meilleurs fusils, les Chassepot. Cependant, l'artilerie prussienne est mieux équipée de par ses canons issus des usines Krupp, compagnie industrielle allemande du secteur de l'acier, spécialisée dans la fabrication d'armes.
À 14:30, le général Steinmetz, désobéissant aux ordres de von Moltke lance une attaque sur l'aile gauche avec la Ire Armée. Par deux fois, il est repoussé par les tirs français, organisés et puissants. Suit alors une importante contre-attaque française qui disperse les deux corps en présence : les VIIe et VIIIe Corps. Mais von Moltke réussit à éviter une percée française grâce à ses dernières troupes de réserves.
Vers 16:50, la IIde Armée ouvre une attaque à Saint-Privat, village occupé par les hommes du général français Canrobert. Les troupes prussiennes sont vivement repoussées, mais les positions françaises sont anéanties par l'artillerie ennemie. Canrobert demande désespérément et à plusieurs reprises des renforts à Bazaine, mais ne les obtient pas. Ce dernier ne juge en effet pas Saint-Privat comme une bataille importante et refuse d'engager ses troupes de réserves, pourtant nombreuses.
À 20:00, le XIIe corps allemand déborde sur l'aile droite. Le 6e corps français est contraint de se replier suivi par le 4e corps, sous la protection de la Garde impériale arrivée en renfort et commandée par le général français Bourbaki. Celui-ci considère alors ce repli comme la défaite de son camp et refuse de lancer une contre-attaque.
Les combats cessent vers 22:00 pour la nuit après des corps-à-corps sanglants à Saint-Privat. Le lendemain matin, l'armée du Rhin préfère se replier dans Metz plutôt que de reprendre le combat.
Une grande partie des forces françaises n'a pas été engagée dans la bataille. Une grave erreur de la part de Bazaine qui prévoyait depuis plusieurs jours le repli sur Metz, considérant Saint-Privat comme une bataille mineure.
Ainsi les Allemands se sont retrouvés en supériorité numérique. Et grâce à une habilité tactique et malgré une résistance héroïque de certains corps français, ils sont parvenus à remporter la victoire.
Les Prussiens achèvent l'encerclement de Metz le 20 août en coupant le télégraphe et la voie ferrée Metz-Thionville. L'armée du Rhin est prise au piège, le siège de Metz commence...

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:24

Bataille entre la France et la Prusse du 14 août 1870 que les français appelleront « de Borny» et les Allemands « de Colombey-Nouilly ». À Borny les Français avaient la supériorité numérique en hommes et en canons mais la bataille resta indécise jusqu’au bout et retarda les troupes françaises dans leur retraite.
La bataille de Borny-Colombey ne fut pourtant pour les Français ni une défaite ni une victoire ; tandis que les Allemands avaient l’avantage de conquérir du terrain sur notre aile droite, les troupes du général Ladmirault, en restant maîtresse de leurs positions, se disaient victorieuses, et leur succès eut une influence heureuse sur le moral de l’armée de Metz, qui entrevit des jours plus heureux. Mais il est un fait indiscutable, c’est que les Allemands avaient tiré de cette rencontre un sérieux avantage en retardant le passage de la Moselle que les Français avaient intérêt à passer, ce qui permettait à l’armée du prince Frédéric-Charles (IIe armée) d’arriver avant l’armée de Bazaine sur le plateau de Gravelotte et lui barrer ainsi la route.
La capitulation de Metz fut peut-être l’événement le plus considérable du XIXe siècle, événement qui entraîna la mutilation de la France, la chute du second empire, l’avènement de la IIIe république. Avant cet événement, des batailles gigantesques eurent lieu autour de Metz, et on retrouve encore bien des traces sur les champs de bataille dont la visite présente un intérêt émouvant.
Il s'en suivit la bataille de Mars-la-Tour le 16 août et celle de Gravelotte le 18. Voir aussi le déroulement de la guerre
La guerre est déclarée le 19 juillet 1870. Le 9 août, la population émigre en masse. De longues charrettes attelées de deux ou quatre chevaux sur lesquelles sont entassés des lit, des chaises, des ustensiles de cuisine et pêle-mêle au milieu de tout cela jusqu’à dix ou quinze être vivants, prennent le chemin de Metz. Les 11 et 12 alors que les différents corps de « l’Armée de Metz » se retirent vers Metz le 3e corps se fixe à Colombey. Les Prussiens arrivent.
Bataille du 14 août:
Ce dimanche 14 août le ciel est orageux. Aux premières heures, les troupes françaises amorcent leur retraite sur Châlons vers Verdun. Ordre qu’avait donné Bazaine sur le désir formel de Napoléon III. Dans l’après-midi, alors que les 2e, 4e et 6e corps sont déjà passés de l’autre côté de la Moselle, la Garde est toujours dans ses cantonnements à Grigy et Borny, le 3e corps à Colombey. Ce dernier commence à son tour le repli, quand subitement, à 15h30, l’avant-garde du 7e corps prussien, s’élançant de Laquenexy vers Colombey, ouvre le combat. En effet, son chef, le général von der Goltz, a eu connaissance, par des renseignements de cavalerie, de la retraite en masse des troupes françaises. Sans ordre supérieur, il a décidé de les forcer à faire demi-tour et de les maintenir sur place. Il en avertit Zastrow à Pange et Manteuffel aux Etangs pour en réclamer le soutien.
Tandis qu’une colonne s’avance vers Colombey par Ars-Laquenexy, une autre se dirige sur Marsilly. Là, elle se divise en deux ; une partie continue vers La Planchette et l’autre se jette sur le château d’Aubigny où, à 16 heures, elle ouvre le feu. Le major Bergius, à la tête d’un détachement du 15e régiment de mousquetaires westphaliens, en déloge une compagnie du 7e bataillon de chasseurs à pied de grand-garde sous les ordres du capitaine Jupin. Cette unité s’étant retirée non sans pertes, l’ennemi passe le ravin et s’empare de Colombey.
A la première décharge, le général Decaen est sorti du château de Borny. A son appel toutes les troupes que ne sont pas encore parties font volte-face et se développent en position de combat : la Garde, les divisions Montaudon, Metman, Castagny, Aymard du fort de Queuleu à Vantoux ; la division Grenier du 4e corps, du côté de Mey.
Des batteries de mitrailleuses vinrent s’établir en face du bois de Colombey, d’autres batteries d’artillerie (2e division du 4e corps), tout à fait sur la gauche, de manière à battre le ravin de Nouilly et à commander, en outre, le terrain qui s’étend jusqu’à Servigny. L’ennemi tient le terrain entre Colombey et La planchette. Engageant ses brigades Nayral et Duplessis, Castagny contre-attaque vigoureusement. Dans le bois de Colombey on se fusille à bout portant. Mas Zastrow et Manteuffel acheminent des renforts considérables d’infanterie et d’artillerie venus de Pange et de Courcelles-Chaussy.
Le front français cède en son centre, tandis que de par et d’autre l’action continue. Sur l’aile droite (Colombey) la position n’était pas aussi favorable. Vers 6 heures du soir le maréchal Bazaine, constatant les pertes considérables que subissaient ses troupes par le feu du VIIe corps, embusqué dans les bois et sous les couverts, leur prescrit de se reporter en arrière.
Ce mouvement de recul ne s’était pas accompli sans désordre. Les bataillons décimés se précipitaient en courant vers le bois de Borny ; les Prussiens s’élancent à leur suite et s’emparent du terrain abandonné ; sans pouvoir toutefois dépasser Colombey et la Grange-aux-Bois.
Dans la soirée, le feu qui a commencé à Colombey s’étend sur toute la ligne de la route de Strasbourg à celle de Bouzonville. La plaine est couverte d’un épais nuage de fumée. A 21 heures, c’est l’obscurité qui met fin aux combats.
Le maréchal Bazaine envoya l’ordre de reprendre le mouvement de retraite, qui commença seulement à 2 heures du matin parce qu’il fallait relever les blessés et ravitailler les troupes en munitions.
Malgré la courte durée de ce combat, les pertes étaient considérables. Du côté allemand, 4900 hommes hors de combat (dont 222 officiers) et 1189 tués; du côté français 3418 hommes (dont 200 officiers) et 374 tués parmi lesquels le général Decaen qui venait de remplacer Bazaine à la tête du 3e corps.
À part les médecins de la ville, un grand nombre d’habitants s’étaient mis à la disposition des ambulances. Quand le bruit des combats s’arrêta, on ramassa les blessés et on les porta dans les ambulances de secours. Les Prussiens en avaient installé une à Colombey avec douze sœurs gardes-malades de Düsseldorf et deux à Aubigny.Les morts furent enterrés sur place ou dans les cimetières des localités environnantes. Des monuments seront élevés à 
Colombey et aux environ du chemin menant de la route de Borny à celle de Sarrebruck qui prit le nom d’Allée des Morts (Totenallee). En effet, on dit que dans la soirée du 14 août les morts y avaient été si nombreux que les derniers restaient debout empêchés par leurs voisins de tomber sur le sol. Les rameaux dénudés de sapins qui bordaient ce chemin donnaient alors à cet endroit un aspect lugubre et impressionnant.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:23

La bataille de Forbach-Spicheren s'est déroulée le 6 août 1870 lors de la guerre franco-prussienne, à quelques kilomètres au sud de Sarrebruck. Cette bataille est assez méconnue, principalement parce que les grandes batailles ultérieures (Mars-la-Tour, Saint-Privat,...) l'ont quelque peu reléguée dans l'ombre. Pourtant l'invasion allemande en découle directement.
Le 2 août 1870, le 2e corps de l'armée de Lorraine commandé par le général Frossard passe la frontière pour se rendre à Sarrebruck. Les Prussiens se sont retirés de la ville peu de temps avant, seuls quelques détachements d'avant-garde y patrouillent. Cette opération mineure est transformée en victoire française. Mais les Allemands lancent une offensive quelques jours après et remportent de nombreux combats les 5 et 6 août.
En quittant Sarrebruck, Frossard fait de nombreuses et graves erreurs stratégiques. Il néglige en effet de détruire les ponts sur la Sarre, le télégraphe et la voie ferrée de Neunkirchen, laissant des moyens précieux aux Allemands.
La bataille de Forbach-Spicheren débute le 6 août au matin.
Frossard a établi ses 25 000 hommes sur les hauteurs de Spicheren et en avant des villages de Stiring et de Schœneck. Son poste de commandement est installé dans la maison du maire de Forbach, d'où il est en liaison directe avec le maréchal Bazaine, alors à Saint-Avold. Dans la matinée du 6 août, la 14e division d'infanterie du général Kameke passe a l'offensive à Schœneck et à la Brême d'Or.
Les Allemands possèdent un avantage important : leur artillerie. Elle est en effet composée de canons Krupp en acier, relativement précis. Malgré cela, les Français résistent et repoussent leurs assaillants, parfois à la baïonnette, en leurs infligeant de lourdes pertes.
Les Prussiens s'emparent de la Brême d'Or et vers 16 heures, ils reçoivent de nombreux renforts. Au cours de la soirée, ils s'emparent du Rote Berg (Berg signifie montagne en allemand) et arrivent à installer des avant-postes sur le Forbacher Berg. Dans la forêt du Gifertwald, des combats au corps-à-corps se poursuivent jusqu'à la nuit.
Plus bas dans la vallée, Frossard, dépourvu de réserves et de renforts, malgré des demandes répétées auprès de Bazaine, est menacé d'encerclement. Il décide donc l'évacuation de Stiring et la retraite vers Sarreguemines. Quelques violents combats à l'arme blanche se poursuivent dans les villages, où des isolés n'ont pas eu connaissance de l'ordre de retraite.
L'armée de Steinmetz souffre de lourdes pertes et, par conséquent, ne poursuit pas l'armée de Frossard. Elle n'entre dans Forbach sans combat que le lendemain, le 7 août. On compte environ 5 000 morts, blessés et disparus du côté allemand contre environ 3 000 du côté français. Plus tard on reprocha à Frossard d'avoir ordonné la retraite trop tôt, alors qu'il possédait encore de nombreuses réserves. Il semblerait en effet que celui-ci surestima la fonction de la place de Metz qu'il qualifiait de "planche de salut assuré". Il n'empêche que cette retraite se généralise à toutes les troupes françaises, laissant le champ libre aux Prussiens qui, après l'envoi d'éclaireurs, entrent dans Sarreguemines dans l'après-midi du 7 août, puis dans Saint-Avold, Puttelange, Sarrebourg et Boulay. Metz se prépare à un siège sous les ordres du général Coffinières de Nordeck, officier du génie.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:22

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La bataille de Frœschwiller-Wœrth (ou bataille dite de Reichshoffen) s'est déroulée le 6 août 1870 en Alsace, au début de la Guerre franco-allemande de 1870. Elle est célèbre pour une série de charges de cuirassiers français (cavalerie lourde) .
Il y eut deux charges: celle sous les ordres du général Michel à Morsbronn aux environs de 13 h 30 et celle de Bonnemains à Elsasshausen (hameau de Frœschwiller) aux environs de 15 h 30, toutes deux faces à la IIIe armée prussienne qui avec ses 130 000 hommes avait un avantage numérique de 1 à 3 s'ajoutant à une supériorité du matériel.
Le sacrifice de ces hommes fut totalement inutile d'un point de vue militaire, mais a été copieusement utilisé par la propagande, notamment pour la reprise de l'Alsace (Hansi par exemple). Les survivants furent abondamment décorés. En 1870, un monument fut érigé au-dessus de Morsbronn à la gloire de ces héros. Sur ce monument on peut lire « aux cuirassiers dits de Reichshoffen ».
Après la défaite de Wissembourg, le
maréchal Patrice de Mac-Mahon fut mis à la tête d'un groupement d'armée rassemblant les 1er, 5e et 7e corps d'armée. Il décida de se battre sur la position de Frœschwiller, bien que ses forces fussent dispersées. Le 5 août, il ne disposait que de son 1er corps d'armée qui sera rejoint par la division Conseil-Dumesnil du 7e CA. Il disposait au soir du 5 de ses divisions dans cette disposition :
1re division (du 1er CA) entre Nehwiller et Frœschwiller,
3e division (du 1er CA) entre le bois de Frœschwiller et le calvaire de Wœrth,
division Conseil-Dumesnil (du 7e CA) entre le calvaire de Wœrth et le bois de Niederwald,
4e division (du 1er CA) du bois de Niederwald à Morsbronn inclus,
2e division (du 1er CA) en réserve dans le bois de Grosserwald (elle avait été éprouvé à Wissembourg).
La cavalerie du 1er CA derrière les division et une cavalerie de réserve (général de Bonnemains) dans le bois de Grosserwald.À l'aube du 6 août 1870, une unité de reconnaissance du Ve corps prussien à l'approche de Wœrth tombe sur les avant-garde françaises et engage le combat. Les bruits du combat amènent le IIe corps bavarois au nord et au XIe corps prussien au sud à lui porter assistance. Le IIe corps bavarois est intercepté par la 1ère division à hauteur de Langensoultzbach et le XIe corps prussien est engagé par la 4e division au sortir du bois de Kreuzeck.
S'ensuivent une série de combats ponctuels alors que le Kronprinz cherche à faire décrocher ses forces. À Wœrth, le Ve corps dispose d'une forte batterie (108 pièces) qui écrase la 3e division et permet aux Prussiens de franchir la Sauer. Une brusque contre-offensive du 2e régiment de zouaves permettra de les repousser. Au nord, les Bavarois s'infiltrent dans le bois de Langensoultzbach et doivent en être extirpés par le 1er régiment de zouaves. Au sud, les Prussiens sont repoussés par le 3e régiment de tirailleurs. Jusque midi, les combats restent indécis.
À ce moment, le Kronprinz, arrivé à Dieffenbach-les-Woerth, décide d'engager le combat et porte l'ensemble de sa force (90 000 hommes) contre les forces de Mac Mahon (45 000 hommes). À 13 h une manœuvre d'encerclement est initiée par le sud et s'achèvera à 17 h par la capture de Frœschwiller.
Au sud, les Français doivent décrocher de Morsbronn pour se replier dans le bois de Niederwald. C'est alors qu'eut lieu la charge désastreuse de la cavalerie du général Michel dite « Charge de Reichshoffen. Reichshoffen est un village à l'arrière du champ de bataille où avait été stationné cette cavalerie de réserve. Le bois de Niederwald est alors déjà le lieu de combats et le général de Lartigue ne tarde pas à en ordonner le repli.
Au centre après avoir opposé de brillantes contre-attaques les forces françaises qui ne sont pas renforcées sont contrainte à se replier sur Elsasshausen. C'est alors que se situe la charge de la division de Bonnemains. Dans le bois de Frœschwiller le 2e Zouaves oppose une forte résistance au IIe corps bavarois et parvient même à le refouler un moment sur la Sauer mais fini par y être encerclé. Seul un dixième de cette unité en sortira. Plus au nord, la 1re division, réduite d'une brigade entière pour renforcer le centre, ne tarde pas à retraiter.
À 16 h les Français sont refoulés dans Frœschwiller qu'abordent déjà les Allemands. La réserve (2e division) contre-attaque alors en direction de Elsasshausen. Contrairement aux charges de cavalerie, cette contre-attaque se révèle fructueuse, repousse les Allemand en dehors du village et permet de reprendre l'artillerie perdue. Cependant alors qu'ils arrivent à la limite de leur effort les Allemands débouchent du bois de Niederwald et les attaquent de flanc.
Entre temps, l'armée française se retirait du plateau protégée par le 1er régiment de zouaves.
Autour de Morsbronn la 4e division du général Lartigue était en danger d’être tournée par des unités d’infanterie prussienne. Les 8e, 9e régiments de cuirassiers et deux escadrons du 6e régiment de lanciers de la brigade du général Michel furent désignés pour la dégager, et se dirigèrent à vive allure vers Morsbronn.
Le terrain était parsemé de vignes et de houblonnières depuis lesquelles des éléments Prussiens embusqués engagèrent le combat. Après avoir bousculé ces éléments, les cuirassiers pénètrent dans Morsbronn par le nord, essuyant un feu nourri venant des maisons où les Prussiens s'étaient retranchés. Continuant leur charge, ils arrivèrent à la bifurcation de la rue principale du village. Les uns se dirigent à gauche vers la route de Wœrth-Haguenau, la majorité des autres, trompés par la largeur de la rue, s’y engagèrent au grand galop. Se rétrécissant progressivement jusqu’à l’église, cette rue devient une souricière où les cavaliers s’entassent pêle-mêle et deviennent la cible facile des tireurs prussiens. À leur tour, les deux escadrons du 6e lanciers s’engouffrèrent par le nord dans Morsbronn où ils subirent le même sort que les cuirassiers. En peu d’instants, ces escadrons furent anéantis.
Le général Michel tenta une action de secours, harangant ses troupes : « Camarades, on a besoin de nous, nous allons charger l’ennemi ; montrons qui nous sommes et ce que nous savons faire, vive la France ! ».
Les cavaliers subirent le feu de tireurs embusqués avant d'arriver sur Morsbronn, où trois régiments d'infanterie prussienne se préparaient à marcher sur le Niederwald, plusieurs de leurs bataillons déjà sortis du village. Pris sous un feu d'infanterie nourri, les cuirassiers subirent de très lourdes pertes, mais parvinrent à prendre le village en tenaille.
Alors qu'il tentait de charger Morsbronn, l'escadron de tête du 9e cuirassiers se jeta dans un ravin ; les escadrons suivants, menés par le colonel Guiot de la Rochère, contournèrent l'obstacle. Les cuirassiers parvinrent à pénétrer Morsbronn et le dégager malgré une forte résistance. Après s'être regroupés au sud du village, la cinquantaine de cavaliers survivants se heurtèrent à une unité de cavalerie prussienne, mais parvinrent à s'enfuir et à rejoindre les troupes françaises à Saverne.
Le 8e cuirassiers, après s’être séparé du 9e devant le centre de Morsbronn, s'avança vers l'Ouest sous le feu de l'artillerie prussienne pour rejoindre la route qui traversait Morsbronn. Culbutant une compagnie de pionniers, le régiment tenta de charger le village, pour y être anéanti par les troupes prussiennes qui s'y étaient fortifiées. Seuls 17 cavaliers parvinrent à se dégager et à retrouver les lignes françaises.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:21

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La bataille de Wissembourg est une bataille de la Guerre franco-allemande de 1870 qui eut lieu le 4 août 1870, sur la frontière nord de l'Alsace.
La bataille de Wissembourg est un combat fortuit de rencontre où le commandement français, par manque d'information se laisse accrocher par un ennemi supérieur en nombre.
L'ennemi pénètre en Alsace du Nord et contraint le maréchal Mac Mahon à livrer les combats autour de Woerth-Froeschwiller le 6 août.
Lorsqu’au début du conflit, le général Ducrot commande la 6e division militaire de Strasbourg, il fait évacuer les places de Wissembourg et de Lauterbourg qui se trouvent sur la frontière. Il pense qu’il ne faut pas disséminer les forces sur toute la frontière ; mais, suite probablement aux protestations du sous-préfet de Wissembourg, le ministère, par une dépêche, fait savoir qu’il n’approuve pas cette mesure.
Il ordonne, le 22 juillet, d’envoyer la 2e division d’infanterie (général Abel Douay) à Haguenau, aussitôt l’intendance fait savoir qu’elle n’est pas en mesure d’assurer l’approvisionnement des 1e et 2e divisions d’infanterie si la petite cité frontalière n’est pas réoccupée, car elle y dispose d’une partie de ses approvisionnements.
Afin de protéger la voie de chemin de fer Strasbourg-Haguenau-Bitche-Metz, le maréchal de Mac Mahon remonte l’ensemble de son dispositif autour de Haguenau et donne, le 2 août, l’ordre :
à la 1re division (général Ducrot) de quitter le 4 août ses positions pour aller s’établir à Lembach afin d’assurer la liaison avec le 5e corps du général de Failly
à la 2e division (général Douay) d’occuper Wissembourg, Weiler et les positions environnantes ainsi que le col du Pigeonnier par lequel elle se reliera à la 1e division.
à la 1re brigade de cavalerie de façon à éclairer la 2e division sur sa droite jusqu’à Schleithal (en France)
Le général Ducrot, connaissant le terrain de Wissembourg, est chargé de coordonner l’action de ces différentes unités et même d’indiquer les emplacements à assigner aux divers corps de la division Douay.
Dès qu’il reçoit cet ordre, le général Ducrot le modifie par des instructions qu’il adresse au général Douay :
Il indique que « suite aux reconnaissances effectuées par le colonel commandant le 96e régiment d’infanterie, il ne pense pas que l’ennemi soit en force dans les environs pour entreprendre quelques chose de sérieux dans l’immédiat ».
Il demande au général Douay de rester sur les hauteurs sud dominant la vallée de la Lauter : le plateau du Geisberg à l’est et celui plateau du Vogelsberg à l’ouest et de ne faire occuper la cité de Wissembourg que par un bataillon.
En outre, le général Douay doit relever le 96e régiment d’infanterie qui tient le col du Pigeonnier et le village de Climbach ; c’est la limite gauche du dispositif de la 2e division d’infanterie. Quant à la limite droite, elle n’est pas précisée parce qu’il n’y pas de troupes amies sur son flanc droit ; c’est pour cela que la 1re brigade de cavalerie a été mise à la disposition du détachement. Le général Ducrot précise quant à son emploi : « Il est bien entendu que cette brigade de cavalerie est placée sous vos ordres immédiats et que vous l’utiliserez pour vous éclairer soit en avant de Wissembourg, soit à droite dans la direction de Lauterbourg ».
Il indique enfin le véritable but de la présence de la 2e division à Wissembourg : « Aussitôt que Wissembourg aura été occupé, je vous prie […] d’organiser des brigades de boulangers, avec les ressources qui peuvent se trouver dans vos régiments. Je crois que la dimension des fours permet de fabriquer 30 000 rations en 24 heures, mais à la condition que le service soit bien organisé. […] car c’est de Wissembourg que nous devons tirer la majeure partie de nos subsistances. »Le général Ducrot accompagne cette lettre d’un plan sur lequel les points importants et les lignes de retraite sont indiquées. Le général Robert, le chef d’état-major de la 2e division d’infanterie, affirme que la division a bien été mise sous les ordres du général Ducrot en ce qui concerne les positions à occuper et les opérations de guerre ; cela lui semblait d’autant plus normal :
que les deux grandes unités étaient isolées (à une journée de marche des renforts possibles)
que le général Ducrot était plus ancien que le général Douay
que le général Ducrot connaissait parfaitement la région.La 2e division d’infanterie est renforcée par la brigade légère de cavalerie de la division de cavalerie du corps d’armée. Au total, le général Douay ne peut compter que sur ses 8 000 hommes, alors qu’une division d’infanterie en comprend normalement 15 000. Ceci est du à la mauvaise organisation de la mobilisation ; toutes les unités n’ont pas atteint leur effectif guerre. Le général Abel Douay dispose donc des éléments suivants :
La division arrive le 3 août au soir à Wissembourg au plus fort d’un violent orage ; rien n’est prévu pour l’hébergement de la troupe. Des sentinelles sont placées sur le Geissberg qui domine Wissembourg au sud de la Lauter. Le 2e bataillon du 74e RI est envoyé occuper Wissembourg. Les autorités locales préviennent le général Douay de la présence d’importants éléments ennemis dans les environs. Le général Douay ne dispose d’aucune information (emplacement, type d’unité, direction de marche…) sur les troupes ennemies. Dès son arrivée, le 78e RI repart dans la nuit pour Climbach relever le 96e RI de la 1e division, comme prévu par les directives du général Ducrot.
Le 4 août, à la pointe du jour, le général Douay envoie une reconnaissance au-delà de la Lauter ; les escadrons de cavalerie reviennent vers six heures sans avoir décelé une présence ennemie. Le général Douay ignore toujours où se trouve l’ennemi bien que les autorités locales (sous-préfet et maire) lui indiquent que 30 000 Prussiens ont quitté Landau. Il reçoit du maréchal Mac Mahon un télégramme :
lui demandant s’il dispose de renseignements pouvant faire croire à un rassemblement nombreux
de se tenir sur ses gardes
de rallier, s’il était attaqué par des forces très supérieures le général Ducrot par le col du Pigeonnier.
Pendant ce temps, le corps d’armée du général Werder composé de la division badoise et de la division wurtembergeoise passe la Lauter à Lauterbourg et pénètre en territoire français sans rencontrer de résistance.
L’impression de sécurité est totale dans le camp français : les hommes font la soupe et nettoient les armes quand retentissent les premiers coups de canon vers huit heures quinze. La IVe division bavaroise qui a quitté son cantonnement de Bergzabern à six heures du matin attaque Wissembourg soutenue par deux batteries d’artillerie installées sur les hauteurs du Schweigen au nord de la Lauer. La petite ville alsacienne est bombardée et de nombreuses maisons sont en flammes. Le 2/74 organise la défense de la ville et tient les Bavarois à distance.
Le 1er RTA (dit régiment des turcos) assure la défense de la gare d’Altenstadt et interdit le franchissement de la Lauter vers l’est. Pendant ce temps, le 50e R. I. s’installe sur le Geissberg, une éminence qui domine la vallée de la Lauer au Sud et le château est mis en état de défense. Le général Douay fait prévenir Mac Mahon, en envoyant un escadron du 11e Chasseurs à Soultz, que les Allemands canonnent Wissembourg.
Les combats continuent sur la Lauter et toutes les attaques bavaroises sont repoussées. La brigade de cavalerie, qui est une brigade de cavalerie légère, n’est pas utilisée pour reconnaître et couvrir les approches de Wissembourg face à l’est. Elle est mise à l'abri dans le vallon qui se trouve au sud du Geissberg et du Vogelsberg.
Au début de la canonnade, la tête du Ve Corps prussien était à Steinfeld ; son commandant, le général von Kirchbach, fait presser le mouvement et à Schweighofen il partage sa troupe en deux éléments :
le premier poursuit la route directe vers Wissembourg ;
le second se dirige sur le pont de Saint Rémy pour arriver par l’est à la gare d’Altenstadt.
Pendant ce temps, le XIe Corps prussien du général von Bose arrive de la route de Lauterbourg ; il laisse passer les éléments du Ve Corps et oblique vers le sud en direction du Geissberg. La division du général Douay qui n’était jusque là opposée qu’à la IVe division bavaroise se trouve désormais opposé au Corps bavarois et aux deux corps prussiens.
Malgré la résistance opiniâtre des soldats français, leur situation ne cesse de s’aggraver. Les Prussiens renforcent leur artillerie qui croisent leurs feux sur le Geissberg rendant la position de plus en plus difficile. L’artillerie française est pratiquement réduite au silence et les canons à balles ne peuvent se maintenir sur leur position.
Vers 10 heures et demi, le général Douay se rend compte qu’il n’a pas affaire à une simple reconnaissance mais à une attaque menée par des forces largement supérieures. Attaqué de front par les Bavarois, il est assailli sur son flanc droit par les Prussiens. Il est pris au piège et pour sauver sa division, décide d'effectuer la retraite vers le col du Pigeonnier, comme Mac Mahon le lui avait ordonné afin de rejoindre la division Ducrot installée à Lembach.
Le général Pellé commence à désengager ses troupes qui sont dans Wissembourg pendant que la brigade Montmarie couvre ses mouvements à partir du Geissberg et de Rott. C’est à ce moment que la général Abel Douay est atteint par un éclat d’obus et meurt sans reprendre connaissance. Il est 11 heures.
Pour désengager les unités prises sous les feux ennemis, notamment les turcos du 1er RTA, le général Pellé qui vient de prendre le commandement de la division a besoin de troupes fraîches, mais il n’en dispose pas. La brigade du général Montmarie s’est regroupée autour des bâtiments du château de Geissberg et forme un môle de fixation afin de permettre au 1e RTA de se désengager. L’artillerie reçoit l’ordre de prendre position à Steinselz pour protéger la retraite de l’infanterie de la 1e brigade. Celle-ci s’effectue en ordre en abandonnant progressivement les positions occupées pour se diriger vers Oberhofen.
En même temps les généraux von Kirchbach (Ve Corps) et von Bose (XIe Corps) organisent la prise du Geissberg avec leurs unités. Ils menacent de tourner les derniers défenseurs aussi le chef de bataillon Cécile du 1/74e tente une sortie qui échoue. Le château est investi de tous les côtés et soumis à un feu d’artillerie particulièrement violent. À bout de munitions, le capitaine Lagneaux se résout à la capitulation ; il est 14 h 00 passées. Avec le château tombe le dernier appui de la défense, mais sa résistance a permis à la 1e brigade de se reformer le long de la route de Strasbourg et de la ferme de Schafsbusch.
Pendant ce temps, le chef de bataillon Liaud (2/74e) est toujours dans Wissembourg, mais il est de plus en plus isolé. Lorsqu’il apprend qu’il doit quitter la ville, toutes les issues sont bloquées : les Prussiens tiennent la porte de Haguenau, les Bavarois la porte de Bitche et la porte de Landau. Il décide alors de défendre à outrance la petite cité alsacienne. L’artillerie bavaroise abat les montants de la porte de Landau et les troupes ennemies pénètrent dans la ville. Il est 14 heures lorsque le maire de Wissembourg fait hisser le drapeau blanc. La garnison se rend. L’ennemi ne poursuit pas les troupes en retraite de la 2e division ; celles-ci ne sont inquiétées que par les feux de l’artillerie ennemie.
L’artillerie rejoint le 1er RTA à Climbach, suivie par une fraction du 74e et la brigade de cavalerie Septeuil. Puis par le col de Pfaffenschlick et Pfaffenbronn, elles atteignent Lembach dans la nuit. De son côté la brigade Montmarie essaie de rejoindre Haguenau où elle parvient à onze heures du soir. Quant aux blessés, ils sont abandonnés sur le terrain et à la ferme de Schafsbusch où un poste de secours avait été installé.
Le combat de Wissembourg est révélateur des erreurs qui seront commises tout au long de la campagne :
Alors que les chefs de corps prussiens marchent au canon, les Français restent l’arme au pied. Le 78e RI qui a quitté le Vogelsberg vers cinq heures du matin pour relever le 96e RI, attend les ordres alors que le canon tonne à moins de 4 km. Le 96e RI est à Climbach après avoir été relevé ; bien qu’informé de la bataille, son chef de corps ne prend aucune initiative. Le général Ducrot était à Reichshoffen ; lorsqu’il arrive à midi à Lembach et apprend que la division Douay a été attaquée, il fait mettre sac à dos mais ne porte pas ses troupes immédiatement vers Wissembourg – il est vrai qu’elles seraient arrivées trop tard. Il arrive au col du Pigeonnier où il est rejoint par Mac Mahon ; tous deux assistent à l’évacuation du Geissberg par la brigade Montmarie. Ils se bornent à préparer la défense du col. Le soir, ils observent les bivouacs de la IIIe Armée qu’ils estiment à 80 000 hommes. Mac Mahon prend alors la décision de ramener les 1e et 2e divisions vers la position de Woerth-Froeschwiller qui coupe les directions de Saverne et de Bitche.
L’artillerie n’a pas pu jouer son rôle parce qu’elle était en infériorité numérique : la batterie de mitrailleuse ne peut tenir sur aucune position car elle est immédiatement prise pour cible par les pièces allemandes. D’autre part, la portée des canons français est inférieure à celle des canons allemands ; il manquera toujours de l’allonge à l’artillerie française. Elle ne peut donc appuyer ses troupes sans devenir la cible de l’artillerie allemande alors que l’artillerie prussienne peut appuyer son infanterie sans être sous les coups des canons français 
En ce qui concerne la cavalerie, elle a été mal employée. Le général Douay avait été renforcée par une brigade de cavalerie légère (Hussards et Chasseurs) dont le mode d’action principal est la reconnaissance et la surveillance de zones. Or la cavalerie n’a été employée que le 4 août au matin pour un résultat nul : elle n'a pas décelé la présence des bataillons bavarois à Schweigen (3 km de Wissembourg). Elle a ensuite été préservée parce que le terrain ne se prêtait pas à la charge.
Tout le poids de la bataille repose donc sur l’infanterie ; elle est exemplaire, courageuse et ses chefs montrent au combat une ardeur égale à celle de leurs soldats. Tirailleurs algériens, lignards rivalisent d’héroïsme mais ne peuvent vaincre une armée largement supérieure en nombre.
Des fautes tactiques ont été commises :
Pourquoi placer un bataillon dans la ville de Wissembourg au fond d’un entonnoir ? Si l’on voulait faire de Wissembourg une position fortifiée, il fallait faire évacuer la population et mettre l’ensemble des maisons en état de défense. Wissembourg aurait pu tout aussi bien être défendue à partir des hauteurs dominant au sud l’agglomération (Geissberg et Vogelsberg).
La cavalerie n’a pas rempli sa mission d’éclairage et de recherche de l’ennemi ; ne sachant rien sur celui-ci alors que les habitants et les autorités indiquaient la présence d’unités ennemies dans la région, la cavalerie aurait dû effectuer des reconnaissances et des patrouilles en profondeur pour donner au commandement les renseignements qui lui manquaient. Le général Abel Douay aurait alors vu qu’il avait à faire à forte partie et il aurait pu rompre le combat avant l’arrivée des Ve et XIe Corps prussiens pour se replier sur Lembach comme le lui avait prescrit Mac Mahon.
Pourquoi ne pas avoir occupé immédiatement Altenstadt laissant ainsi une brèche ouverte dans le flanc droit ?
Aucune direction pour la retraite n’a été indiquée ; La brigade Pellé se replie en direction du col du Pigeonnier et de Lembach tandis que la brigade Montmarie se replie sur Haguenau. Ainsi, la 2e division après avoir subi, lors des combats de Wissembourg, de lourdes pertes est scindée en deux ; elle n’est plus opérationnelle dans l'immédiat.
Mais la principale responsabilité incombe à Mac Mahon : les ordres donnés au général Abel Douay semblent avoir été flous : se porter sur Wissembourg, mais pourquoi faire ? quelle était sa mission à Wissembourg ? Si c’était renseigner sur le dispositif ennemi, les unités de cavalerie étaient plus adaptées à cette mission ; si c’était fixer l’ennemi et défendre la frontière, encore aurait-il fallu le dire expressément et placer en soutien d’autres unités. Une division sans soutien proche était perdue.
Ainsi, au moment où les Allemands pénètrent en Alsace, le 1er Corps se trouve amputé d’une de ses divisions. Mac Mahon ne dispose plus que de trois divisions d’infanterie à opposer au cinq corps d’armée (dix divisions d’infanterie) du prince royal de Prusse. La partie va être serrée sur la Sauer.

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