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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:24

Bataille entre la France et la Prusse du 14 août 1870 que les français appelleront « de Borny» et les Allemands « de Colombey-Nouilly ». À Borny les Français avaient la supériorité numérique en hommes et en canons mais la bataille resta indécise jusqu’au bout et retarda les troupes françaises dans leur retraite.
La bataille de Borny-Colombey ne fut pourtant pour les Français ni une défaite ni une victoire ; tandis que les Allemands avaient l’avantage de conquérir du terrain sur notre aile droite, les troupes du général Ladmirault, en restant maîtresse de leurs positions, se disaient victorieuses, et leur succès eut une influence heureuse sur le moral de l’armée de Metz, qui entrevit des jours plus heureux. Mais il est un fait indiscutable, c’est que les Allemands avaient tiré de cette rencontre un sérieux avantage en retardant le passage de la Moselle que les Français avaient intérêt à passer, ce qui permettait à l’armée du prince Frédéric-Charles (IIe armée) d’arriver avant l’armée de Bazaine sur le plateau de Gravelotte et lui barrer ainsi la route.
La capitulation de Metz fut peut-être l’événement le plus considérable du XIXe siècle, événement qui entraîna la mutilation de la France, la chute du second empire, l’avènement de la IIIe république. Avant cet événement, des batailles gigantesques eurent lieu autour de Metz, et on retrouve encore bien des traces sur les champs de bataille dont la visite présente un intérêt émouvant.
Il s'en suivit la bataille de Mars-la-Tour le 16 août et celle de Gravelotte le 18. Voir aussi le déroulement de la guerre
La guerre est déclarée le 19 juillet 1870. Le 9 août, la population émigre en masse. De longues charrettes attelées de deux ou quatre chevaux sur lesquelles sont entassés des lit, des chaises, des ustensiles de cuisine et pêle-mêle au milieu de tout cela jusqu’à dix ou quinze être vivants, prennent le chemin de Metz. Les 11 et 12 alors que les différents corps de « l’Armée de Metz » se retirent vers Metz le 3e corps se fixe à Colombey. Les Prussiens arrivent.
Bataille du 14 août:
Ce dimanche 14 août le ciel est orageux. Aux premières heures, les troupes françaises amorcent leur retraite sur Châlons vers Verdun. Ordre qu’avait donné Bazaine sur le désir formel de Napoléon III. Dans l’après-midi, alors que les 2e, 4e et 6e corps sont déjà passés de l’autre côté de la Moselle, la Garde est toujours dans ses cantonnements à Grigy et Borny, le 3e corps à Colombey. Ce dernier commence à son tour le repli, quand subitement, à 15h30, l’avant-garde du 7e corps prussien, s’élançant de Laquenexy vers Colombey, ouvre le combat. En effet, son chef, le général von der Goltz, a eu connaissance, par des renseignements de cavalerie, de la retraite en masse des troupes françaises. Sans ordre supérieur, il a décidé de les forcer à faire demi-tour et de les maintenir sur place. Il en avertit Zastrow à Pange et Manteuffel aux Etangs pour en réclamer le soutien.
Tandis qu’une colonne s’avance vers Colombey par Ars-Laquenexy, une autre se dirige sur Marsilly. Là, elle se divise en deux ; une partie continue vers La Planchette et l’autre se jette sur le château d’Aubigny où, à 16 heures, elle ouvre le feu. Le major Bergius, à la tête d’un détachement du 15e régiment de mousquetaires westphaliens, en déloge une compagnie du 7e bataillon de chasseurs à pied de grand-garde sous les ordres du capitaine Jupin. Cette unité s’étant retirée non sans pertes, l’ennemi passe le ravin et s’empare de Colombey.
A la première décharge, le général Decaen est sorti du château de Borny. A son appel toutes les troupes que ne sont pas encore parties font volte-face et se développent en position de combat : la Garde, les divisions Montaudon, Metman, Castagny, Aymard du fort de Queuleu à Vantoux ; la division Grenier du 4e corps, du côté de Mey.
Des batteries de mitrailleuses vinrent s’établir en face du bois de Colombey, d’autres batteries d’artillerie (2e division du 4e corps), tout à fait sur la gauche, de manière à battre le ravin de Nouilly et à commander, en outre, le terrain qui s’étend jusqu’à Servigny. L’ennemi tient le terrain entre Colombey et La planchette. Engageant ses brigades Nayral et Duplessis, Castagny contre-attaque vigoureusement. Dans le bois de Colombey on se fusille à bout portant. Mas Zastrow et Manteuffel acheminent des renforts considérables d’infanterie et d’artillerie venus de Pange et de Courcelles-Chaussy.
Le front français cède en son centre, tandis que de par et d’autre l’action continue. Sur l’aile droite (Colombey) la position n’était pas aussi favorable. Vers 6 heures du soir le maréchal Bazaine, constatant les pertes considérables que subissaient ses troupes par le feu du VIIe corps, embusqué dans les bois et sous les couverts, leur prescrit de se reporter en arrière.
Ce mouvement de recul ne s’était pas accompli sans désordre. Les bataillons décimés se précipitaient en courant vers le bois de Borny ; les Prussiens s’élancent à leur suite et s’emparent du terrain abandonné ; sans pouvoir toutefois dépasser Colombey et la Grange-aux-Bois.
Dans la soirée, le feu qui a commencé à Colombey s’étend sur toute la ligne de la route de Strasbourg à celle de Bouzonville. La plaine est couverte d’un épais nuage de fumée. A 21 heures, c’est l’obscurité qui met fin aux combats.
Le maréchal Bazaine envoya l’ordre de reprendre le mouvement de retraite, qui commença seulement à 2 heures du matin parce qu’il fallait relever les blessés et ravitailler les troupes en munitions.
Malgré la courte durée de ce combat, les pertes étaient considérables. Du côté allemand, 4900 hommes hors de combat (dont 222 officiers) et 1189 tués; du côté français 3418 hommes (dont 200 officiers) et 374 tués parmi lesquels le général Decaen qui venait de remplacer Bazaine à la tête du 3e corps.
À part les médecins de la ville, un grand nombre d’habitants s’étaient mis à la disposition des ambulances. Quand le bruit des combats s’arrêta, on ramassa les blessés et on les porta dans les ambulances de secours. Les Prussiens en avaient installé une à Colombey avec douze sœurs gardes-malades de Düsseldorf et deux à Aubigny.Les morts furent enterrés sur place ou dans les cimetières des localités environnantes. Des monuments seront élevés à 
Colombey et aux environ du chemin menant de la route de Borny à celle de Sarrebruck qui prit le nom d’Allée des Morts (Totenallee). En effet, on dit que dans la soirée du 14 août les morts y avaient été si nombreux que les derniers restaient debout empêchés par leurs voisins de tomber sur le sol. Les rameaux dénudés de sapins qui bordaient ce chemin donnaient alors à cet endroit un aspect lugubre et impressionnant.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:23

La bataille de Forbach-Spicheren s'est déroulée le 6 août 1870 lors de la guerre franco-prussienne, à quelques kilomètres au sud de Sarrebruck. Cette bataille est assez méconnue, principalement parce que les grandes batailles ultérieures (Mars-la-Tour, Saint-Privat,...) l'ont quelque peu reléguée dans l'ombre. Pourtant l'invasion allemande en découle directement.
Le 2 août 1870, le 2e corps de l'armée de Lorraine commandé par le général Frossard passe la frontière pour se rendre à Sarrebruck. Les Prussiens se sont retirés de la ville peu de temps avant, seuls quelques détachements d'avant-garde y patrouillent. Cette opération mineure est transformée en victoire française. Mais les Allemands lancent une offensive quelques jours après et remportent de nombreux combats les 5 et 6 août.
En quittant Sarrebruck, Frossard fait de nombreuses et graves erreurs stratégiques. Il néglige en effet de détruire les ponts sur la Sarre, le télégraphe et la voie ferrée de Neunkirchen, laissant des moyens précieux aux Allemands.
La bataille de Forbach-Spicheren débute le 6 août au matin.
Frossard a établi ses 25 000 hommes sur les hauteurs de Spicheren et en avant des villages de Stiring et de Schœneck. Son poste de commandement est installé dans la maison du maire de Forbach, d'où il est en liaison directe avec le maréchal Bazaine, alors à Saint-Avold. Dans la matinée du 6 août, la 14e division d'infanterie du général Kameke passe a l'offensive à Schœneck et à la Brême d'Or.
Les Allemands possèdent un avantage important : leur artillerie. Elle est en effet composée de canons Krupp en acier, relativement précis. Malgré cela, les Français résistent et repoussent leurs assaillants, parfois à la baïonnette, en leurs infligeant de lourdes pertes.
Les Prussiens s'emparent de la Brême d'Or et vers 16 heures, ils reçoivent de nombreux renforts. Au cours de la soirée, ils s'emparent du Rote Berg (Berg signifie montagne en allemand) et arrivent à installer des avant-postes sur le Forbacher Berg. Dans la forêt du Gifertwald, des combats au corps-à-corps se poursuivent jusqu'à la nuit.
Plus bas dans la vallée, Frossard, dépourvu de réserves et de renforts, malgré des demandes répétées auprès de Bazaine, est menacé d'encerclement. Il décide donc l'évacuation de Stiring et la retraite vers Sarreguemines. Quelques violents combats à l'arme blanche se poursuivent dans les villages, où des isolés n'ont pas eu connaissance de l'ordre de retraite.
L'armée de Steinmetz souffre de lourdes pertes et, par conséquent, ne poursuit pas l'armée de Frossard. Elle n'entre dans Forbach sans combat que le lendemain, le 7 août. On compte environ 5 000 morts, blessés et disparus du côté allemand contre environ 3 000 du côté français. Plus tard on reprocha à Frossard d'avoir ordonné la retraite trop tôt, alors qu'il possédait encore de nombreuses réserves. Il semblerait en effet que celui-ci surestima la fonction de la place de Metz qu'il qualifiait de "planche de salut assuré". Il n'empêche que cette retraite se généralise à toutes les troupes françaises, laissant le champ libre aux Prussiens qui, après l'envoi d'éclaireurs, entrent dans Sarreguemines dans l'après-midi du 7 août, puis dans Saint-Avold, Puttelange, Sarrebourg et Boulay. Metz se prépare à un siège sous les ordres du général Coffinières de Nordeck, officier du génie.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:22

Karte-zur-Schlacht-bei-W-C3-B6rth--2806-08-1870-29.jpg

La bataille de Frœschwiller-Wœrth (ou bataille dite de Reichshoffen) s'est déroulée le 6 août 1870 en Alsace, au début de la Guerre franco-allemande de 1870. Elle est célèbre pour une série de charges de cuirassiers français (cavalerie lourde) .
Il y eut deux charges: celle sous les ordres du général Michel à Morsbronn aux environs de 13 h 30 et celle de Bonnemains à Elsasshausen (hameau de Frœschwiller) aux environs de 15 h 30, toutes deux faces à la IIIe armée prussienne qui avec ses 130 000 hommes avait un avantage numérique de 1 à 3 s'ajoutant à une supériorité du matériel.
Le sacrifice de ces hommes fut totalement inutile d'un point de vue militaire, mais a été copieusement utilisé par la propagande, notamment pour la reprise de l'Alsace (Hansi par exemple). Les survivants furent abondamment décorés. En 1870, un monument fut érigé au-dessus de Morsbronn à la gloire de ces héros. Sur ce monument on peut lire « aux cuirassiers dits de Reichshoffen ».
Après la défaite de Wissembourg, le
maréchal Patrice de Mac-Mahon fut mis à la tête d'un groupement d'armée rassemblant les 1er, 5e et 7e corps d'armée. Il décida de se battre sur la position de Frœschwiller, bien que ses forces fussent dispersées. Le 5 août, il ne disposait que de son 1er corps d'armée qui sera rejoint par la division Conseil-Dumesnil du 7e CA. Il disposait au soir du 5 de ses divisions dans cette disposition :
1re division (du 1er CA) entre Nehwiller et Frœschwiller,
3e division (du 1er CA) entre le bois de Frœschwiller et le calvaire de Wœrth,
division Conseil-Dumesnil (du 7e CA) entre le calvaire de Wœrth et le bois de Niederwald,
4e division (du 1er CA) du bois de Niederwald à Morsbronn inclus,
2e division (du 1er CA) en réserve dans le bois de Grosserwald (elle avait été éprouvé à Wissembourg).
La cavalerie du 1er CA derrière les division et une cavalerie de réserve (général de Bonnemains) dans le bois de Grosserwald.À l'aube du 6 août 1870, une unité de reconnaissance du Ve corps prussien à l'approche de Wœrth tombe sur les avant-garde françaises et engage le combat. Les bruits du combat amènent le IIe corps bavarois au nord et au XIe corps prussien au sud à lui porter assistance. Le IIe corps bavarois est intercepté par la 1ère division à hauteur de Langensoultzbach et le XIe corps prussien est engagé par la 4e division au sortir du bois de Kreuzeck.
S'ensuivent une série de combats ponctuels alors que le Kronprinz cherche à faire décrocher ses forces. À Wœrth, le Ve corps dispose d'une forte batterie (108 pièces) qui écrase la 3e division et permet aux Prussiens de franchir la Sauer. Une brusque contre-offensive du 2e régiment de zouaves permettra de les repousser. Au nord, les Bavarois s'infiltrent dans le bois de Langensoultzbach et doivent en être extirpés par le 1er régiment de zouaves. Au sud, les Prussiens sont repoussés par le 3e régiment de tirailleurs. Jusque midi, les combats restent indécis.
À ce moment, le Kronprinz, arrivé à Dieffenbach-les-Woerth, décide d'engager le combat et porte l'ensemble de sa force (90 000 hommes) contre les forces de Mac Mahon (45 000 hommes). À 13 h une manœuvre d'encerclement est initiée par le sud et s'achèvera à 17 h par la capture de Frœschwiller.
Au sud, les Français doivent décrocher de Morsbronn pour se replier dans le bois de Niederwald. C'est alors qu'eut lieu la charge désastreuse de la cavalerie du général Michel dite « Charge de Reichshoffen. Reichshoffen est un village à l'arrière du champ de bataille où avait été stationné cette cavalerie de réserve. Le bois de Niederwald est alors déjà le lieu de combats et le général de Lartigue ne tarde pas à en ordonner le repli.
Au centre après avoir opposé de brillantes contre-attaques les forces françaises qui ne sont pas renforcées sont contrainte à se replier sur Elsasshausen. C'est alors que se situe la charge de la division de Bonnemains. Dans le bois de Frœschwiller le 2e Zouaves oppose une forte résistance au IIe corps bavarois et parvient même à le refouler un moment sur la Sauer mais fini par y être encerclé. Seul un dixième de cette unité en sortira. Plus au nord, la 1re division, réduite d'une brigade entière pour renforcer le centre, ne tarde pas à retraiter.
À 16 h les Français sont refoulés dans Frœschwiller qu'abordent déjà les Allemands. La réserve (2e division) contre-attaque alors en direction de Elsasshausen. Contrairement aux charges de cavalerie, cette contre-attaque se révèle fructueuse, repousse les Allemand en dehors du village et permet de reprendre l'artillerie perdue. Cependant alors qu'ils arrivent à la limite de leur effort les Allemands débouchent du bois de Niederwald et les attaquent de flanc.
Entre temps, l'armée française se retirait du plateau protégée par le 1er régiment de zouaves.
Autour de Morsbronn la 4e division du général Lartigue était en danger d’être tournée par des unités d’infanterie prussienne. Les 8e, 9e régiments de cuirassiers et deux escadrons du 6e régiment de lanciers de la brigade du général Michel furent désignés pour la dégager, et se dirigèrent à vive allure vers Morsbronn.
Le terrain était parsemé de vignes et de houblonnières depuis lesquelles des éléments Prussiens embusqués engagèrent le combat. Après avoir bousculé ces éléments, les cuirassiers pénètrent dans Morsbronn par le nord, essuyant un feu nourri venant des maisons où les Prussiens s'étaient retranchés. Continuant leur charge, ils arrivèrent à la bifurcation de la rue principale du village. Les uns se dirigent à gauche vers la route de Wœrth-Haguenau, la majorité des autres, trompés par la largeur de la rue, s’y engagèrent au grand galop. Se rétrécissant progressivement jusqu’à l’église, cette rue devient une souricière où les cavaliers s’entassent pêle-mêle et deviennent la cible facile des tireurs prussiens. À leur tour, les deux escadrons du 6e lanciers s’engouffrèrent par le nord dans Morsbronn où ils subirent le même sort que les cuirassiers. En peu d’instants, ces escadrons furent anéantis.
Le général Michel tenta une action de secours, harangant ses troupes : « Camarades, on a besoin de nous, nous allons charger l’ennemi ; montrons qui nous sommes et ce que nous savons faire, vive la France ! ».
Les cavaliers subirent le feu de tireurs embusqués avant d'arriver sur Morsbronn, où trois régiments d'infanterie prussienne se préparaient à marcher sur le Niederwald, plusieurs de leurs bataillons déjà sortis du village. Pris sous un feu d'infanterie nourri, les cuirassiers subirent de très lourdes pertes, mais parvinrent à prendre le village en tenaille.
Alors qu'il tentait de charger Morsbronn, l'escadron de tête du 9e cuirassiers se jeta dans un ravin ; les escadrons suivants, menés par le colonel Guiot de la Rochère, contournèrent l'obstacle. Les cuirassiers parvinrent à pénétrer Morsbronn et le dégager malgré une forte résistance. Après s'être regroupés au sud du village, la cinquantaine de cavaliers survivants se heurtèrent à une unité de cavalerie prussienne, mais parvinrent à s'enfuir et à rejoindre les troupes françaises à Saverne.
Le 8e cuirassiers, après s’être séparé du 9e devant le centre de Morsbronn, s'avança vers l'Ouest sous le feu de l'artillerie prussienne pour rejoindre la route qui traversait Morsbronn. Culbutant une compagnie de pionniers, le régiment tenta de charger le village, pour y être anéanti par les troupes prussiennes qui s'y étaient fortifiées. Seuls 17 cavaliers parvinrent à se dégager et à retrouver les lignes françaises.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:21

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La bataille de Wissembourg est une bataille de la Guerre franco-allemande de 1870 qui eut lieu le 4 août 1870, sur la frontière nord de l'Alsace.
La bataille de Wissembourg est un combat fortuit de rencontre où le commandement français, par manque d'information se laisse accrocher par un ennemi supérieur en nombre.
L'ennemi pénètre en Alsace du Nord et contraint le maréchal Mac Mahon à livrer les combats autour de Woerth-Froeschwiller le 6 août.
Lorsqu’au début du conflit, le général Ducrot commande la 6e division militaire de Strasbourg, il fait évacuer les places de Wissembourg et de Lauterbourg qui se trouvent sur la frontière. Il pense qu’il ne faut pas disséminer les forces sur toute la frontière ; mais, suite probablement aux protestations du sous-préfet de Wissembourg, le ministère, par une dépêche, fait savoir qu’il n’approuve pas cette mesure.
Il ordonne, le 22 juillet, d’envoyer la 2e division d’infanterie (général Abel Douay) à Haguenau, aussitôt l’intendance fait savoir qu’elle n’est pas en mesure d’assurer l’approvisionnement des 1e et 2e divisions d’infanterie si la petite cité frontalière n’est pas réoccupée, car elle y dispose d’une partie de ses approvisionnements.
Afin de protéger la voie de chemin de fer Strasbourg-Haguenau-Bitche-Metz, le maréchal de Mac Mahon remonte l’ensemble de son dispositif autour de Haguenau et donne, le 2 août, l’ordre :
à la 1re division (général Ducrot) de quitter le 4 août ses positions pour aller s’établir à Lembach afin d’assurer la liaison avec le 5e corps du général de Failly
à la 2e division (général Douay) d’occuper Wissembourg, Weiler et les positions environnantes ainsi que le col du Pigeonnier par lequel elle se reliera à la 1e division.
à la 1re brigade de cavalerie de façon à éclairer la 2e division sur sa droite jusqu’à Schleithal (en France)
Le général Ducrot, connaissant le terrain de Wissembourg, est chargé de coordonner l’action de ces différentes unités et même d’indiquer les emplacements à assigner aux divers corps de la division Douay.
Dès qu’il reçoit cet ordre, le général Ducrot le modifie par des instructions qu’il adresse au général Douay :
Il indique que « suite aux reconnaissances effectuées par le colonel commandant le 96e régiment d’infanterie, il ne pense pas que l’ennemi soit en force dans les environs pour entreprendre quelques chose de sérieux dans l’immédiat ».
Il demande au général Douay de rester sur les hauteurs sud dominant la vallée de la Lauter : le plateau du Geisberg à l’est et celui plateau du Vogelsberg à l’ouest et de ne faire occuper la cité de Wissembourg que par un bataillon.
En outre, le général Douay doit relever le 96e régiment d’infanterie qui tient le col du Pigeonnier et le village de Climbach ; c’est la limite gauche du dispositif de la 2e division d’infanterie. Quant à la limite droite, elle n’est pas précisée parce qu’il n’y pas de troupes amies sur son flanc droit ; c’est pour cela que la 1re brigade de cavalerie a été mise à la disposition du détachement. Le général Ducrot précise quant à son emploi : « Il est bien entendu que cette brigade de cavalerie est placée sous vos ordres immédiats et que vous l’utiliserez pour vous éclairer soit en avant de Wissembourg, soit à droite dans la direction de Lauterbourg ».
Il indique enfin le véritable but de la présence de la 2e division à Wissembourg : « Aussitôt que Wissembourg aura été occupé, je vous prie […] d’organiser des brigades de boulangers, avec les ressources qui peuvent se trouver dans vos régiments. Je crois que la dimension des fours permet de fabriquer 30 000 rations en 24 heures, mais à la condition que le service soit bien organisé. […] car c’est de Wissembourg que nous devons tirer la majeure partie de nos subsistances. »Le général Ducrot accompagne cette lettre d’un plan sur lequel les points importants et les lignes de retraite sont indiquées. Le général Robert, le chef d’état-major de la 2e division d’infanterie, affirme que la division a bien été mise sous les ordres du général Ducrot en ce qui concerne les positions à occuper et les opérations de guerre ; cela lui semblait d’autant plus normal :
que les deux grandes unités étaient isolées (à une journée de marche des renforts possibles)
que le général Ducrot était plus ancien que le général Douay
que le général Ducrot connaissait parfaitement la région.La 2e division d’infanterie est renforcée par la brigade légère de cavalerie de la division de cavalerie du corps d’armée. Au total, le général Douay ne peut compter que sur ses 8 000 hommes, alors qu’une division d’infanterie en comprend normalement 15 000. Ceci est du à la mauvaise organisation de la mobilisation ; toutes les unités n’ont pas atteint leur effectif guerre. Le général Abel Douay dispose donc des éléments suivants :
La division arrive le 3 août au soir à Wissembourg au plus fort d’un violent orage ; rien n’est prévu pour l’hébergement de la troupe. Des sentinelles sont placées sur le Geissberg qui domine Wissembourg au sud de la Lauter. Le 2e bataillon du 74e RI est envoyé occuper Wissembourg. Les autorités locales préviennent le général Douay de la présence d’importants éléments ennemis dans les environs. Le général Douay ne dispose d’aucune information (emplacement, type d’unité, direction de marche…) sur les troupes ennemies. Dès son arrivée, le 78e RI repart dans la nuit pour Climbach relever le 96e RI de la 1e division, comme prévu par les directives du général Ducrot.
Le 4 août, à la pointe du jour, le général Douay envoie une reconnaissance au-delà de la Lauter ; les escadrons de cavalerie reviennent vers six heures sans avoir décelé une présence ennemie. Le général Douay ignore toujours où se trouve l’ennemi bien que les autorités locales (sous-préfet et maire) lui indiquent que 30 000 Prussiens ont quitté Landau. Il reçoit du maréchal Mac Mahon un télégramme :
lui demandant s’il dispose de renseignements pouvant faire croire à un rassemblement nombreux
de se tenir sur ses gardes
de rallier, s’il était attaqué par des forces très supérieures le général Ducrot par le col du Pigeonnier.
Pendant ce temps, le corps d’armée du général Werder composé de la division badoise et de la division wurtembergeoise passe la Lauter à Lauterbourg et pénètre en territoire français sans rencontrer de résistance.
L’impression de sécurité est totale dans le camp français : les hommes font la soupe et nettoient les armes quand retentissent les premiers coups de canon vers huit heures quinze. La IVe division bavaroise qui a quitté son cantonnement de Bergzabern à six heures du matin attaque Wissembourg soutenue par deux batteries d’artillerie installées sur les hauteurs du Schweigen au nord de la Lauer. La petite ville alsacienne est bombardée et de nombreuses maisons sont en flammes. Le 2/74 organise la défense de la ville et tient les Bavarois à distance.
Le 1er RTA (dit régiment des turcos) assure la défense de la gare d’Altenstadt et interdit le franchissement de la Lauter vers l’est. Pendant ce temps, le 50e R. I. s’installe sur le Geissberg, une éminence qui domine la vallée de la Lauer au Sud et le château est mis en état de défense. Le général Douay fait prévenir Mac Mahon, en envoyant un escadron du 11e Chasseurs à Soultz, que les Allemands canonnent Wissembourg.
Les combats continuent sur la Lauter et toutes les attaques bavaroises sont repoussées. La brigade de cavalerie, qui est une brigade de cavalerie légère, n’est pas utilisée pour reconnaître et couvrir les approches de Wissembourg face à l’est. Elle est mise à l'abri dans le vallon qui se trouve au sud du Geissberg et du Vogelsberg.
Au début de la canonnade, la tête du Ve Corps prussien était à Steinfeld ; son commandant, le général von Kirchbach, fait presser le mouvement et à Schweighofen il partage sa troupe en deux éléments :
le premier poursuit la route directe vers Wissembourg ;
le second se dirige sur le pont de Saint Rémy pour arriver par l’est à la gare d’Altenstadt.
Pendant ce temps, le XIe Corps prussien du général von Bose arrive de la route de Lauterbourg ; il laisse passer les éléments du Ve Corps et oblique vers le sud en direction du Geissberg. La division du général Douay qui n’était jusque là opposée qu’à la IVe division bavaroise se trouve désormais opposé au Corps bavarois et aux deux corps prussiens.
Malgré la résistance opiniâtre des soldats français, leur situation ne cesse de s’aggraver. Les Prussiens renforcent leur artillerie qui croisent leurs feux sur le Geissberg rendant la position de plus en plus difficile. L’artillerie française est pratiquement réduite au silence et les canons à balles ne peuvent se maintenir sur leur position.
Vers 10 heures et demi, le général Douay se rend compte qu’il n’a pas affaire à une simple reconnaissance mais à une attaque menée par des forces largement supérieures. Attaqué de front par les Bavarois, il est assailli sur son flanc droit par les Prussiens. Il est pris au piège et pour sauver sa division, décide d'effectuer la retraite vers le col du Pigeonnier, comme Mac Mahon le lui avait ordonné afin de rejoindre la division Ducrot installée à Lembach.
Le général Pellé commence à désengager ses troupes qui sont dans Wissembourg pendant que la brigade Montmarie couvre ses mouvements à partir du Geissberg et de Rott. C’est à ce moment que la général Abel Douay est atteint par un éclat d’obus et meurt sans reprendre connaissance. Il est 11 heures.
Pour désengager les unités prises sous les feux ennemis, notamment les turcos du 1er RTA, le général Pellé qui vient de prendre le commandement de la division a besoin de troupes fraîches, mais il n’en dispose pas. La brigade du général Montmarie s’est regroupée autour des bâtiments du château de Geissberg et forme un môle de fixation afin de permettre au 1e RTA de se désengager. L’artillerie reçoit l’ordre de prendre position à Steinselz pour protéger la retraite de l’infanterie de la 1e brigade. Celle-ci s’effectue en ordre en abandonnant progressivement les positions occupées pour se diriger vers Oberhofen.
En même temps les généraux von Kirchbach (Ve Corps) et von Bose (XIe Corps) organisent la prise du Geissberg avec leurs unités. Ils menacent de tourner les derniers défenseurs aussi le chef de bataillon Cécile du 1/74e tente une sortie qui échoue. Le château est investi de tous les côtés et soumis à un feu d’artillerie particulièrement violent. À bout de munitions, le capitaine Lagneaux se résout à la capitulation ; il est 14 h 00 passées. Avec le château tombe le dernier appui de la défense, mais sa résistance a permis à la 1e brigade de se reformer le long de la route de Strasbourg et de la ferme de Schafsbusch.
Pendant ce temps, le chef de bataillon Liaud (2/74e) est toujours dans Wissembourg, mais il est de plus en plus isolé. Lorsqu’il apprend qu’il doit quitter la ville, toutes les issues sont bloquées : les Prussiens tiennent la porte de Haguenau, les Bavarois la porte de Bitche et la porte de Landau. Il décide alors de défendre à outrance la petite cité alsacienne. L’artillerie bavaroise abat les montants de la porte de Landau et les troupes ennemies pénètrent dans la ville. Il est 14 heures lorsque le maire de Wissembourg fait hisser le drapeau blanc. La garnison se rend. L’ennemi ne poursuit pas les troupes en retraite de la 2e division ; celles-ci ne sont inquiétées que par les feux de l’artillerie ennemie.
L’artillerie rejoint le 1er RTA à Climbach, suivie par une fraction du 74e et la brigade de cavalerie Septeuil. Puis par le col de Pfaffenschlick et Pfaffenbronn, elles atteignent Lembach dans la nuit. De son côté la brigade Montmarie essaie de rejoindre Haguenau où elle parvient à onze heures du soir. Quant aux blessés, ils sont abandonnés sur le terrain et à la ferme de Schafsbusch où un poste de secours avait été installé.
Le combat de Wissembourg est révélateur des erreurs qui seront commises tout au long de la campagne :
Alors que les chefs de corps prussiens marchent au canon, les Français restent l’arme au pied. Le 78e RI qui a quitté le Vogelsberg vers cinq heures du matin pour relever le 96e RI, attend les ordres alors que le canon tonne à moins de 4 km. Le 96e RI est à Climbach après avoir été relevé ; bien qu’informé de la bataille, son chef de corps ne prend aucune initiative. Le général Ducrot était à Reichshoffen ; lorsqu’il arrive à midi à Lembach et apprend que la division Douay a été attaquée, il fait mettre sac à dos mais ne porte pas ses troupes immédiatement vers Wissembourg – il est vrai qu’elles seraient arrivées trop tard. Il arrive au col du Pigeonnier où il est rejoint par Mac Mahon ; tous deux assistent à l’évacuation du Geissberg par la brigade Montmarie. Ils se bornent à préparer la défense du col. Le soir, ils observent les bivouacs de la IIIe Armée qu’ils estiment à 80 000 hommes. Mac Mahon prend alors la décision de ramener les 1e et 2e divisions vers la position de Woerth-Froeschwiller qui coupe les directions de Saverne et de Bitche.
L’artillerie n’a pas pu jouer son rôle parce qu’elle était en infériorité numérique : la batterie de mitrailleuse ne peut tenir sur aucune position car elle est immédiatement prise pour cible par les pièces allemandes. D’autre part, la portée des canons français est inférieure à celle des canons allemands ; il manquera toujours de l’allonge à l’artillerie française. Elle ne peut donc appuyer ses troupes sans devenir la cible de l’artillerie allemande alors que l’artillerie prussienne peut appuyer son infanterie sans être sous les coups des canons français 
En ce qui concerne la cavalerie, elle a été mal employée. Le général Douay avait été renforcée par une brigade de cavalerie légère (Hussards et Chasseurs) dont le mode d’action principal est la reconnaissance et la surveillance de zones. Or la cavalerie n’a été employée que le 4 août au matin pour un résultat nul : elle n'a pas décelé la présence des bataillons bavarois à Schweigen (3 km de Wissembourg). Elle a ensuite été préservée parce que le terrain ne se prêtait pas à la charge.
Tout le poids de la bataille repose donc sur l’infanterie ; elle est exemplaire, courageuse et ses chefs montrent au combat une ardeur égale à celle de leurs soldats. Tirailleurs algériens, lignards rivalisent d’héroïsme mais ne peuvent vaincre une armée largement supérieure en nombre.
Des fautes tactiques ont été commises :
Pourquoi placer un bataillon dans la ville de Wissembourg au fond d’un entonnoir ? Si l’on voulait faire de Wissembourg une position fortifiée, il fallait faire évacuer la population et mettre l’ensemble des maisons en état de défense. Wissembourg aurait pu tout aussi bien être défendue à partir des hauteurs dominant au sud l’agglomération (Geissberg et Vogelsberg).
La cavalerie n’a pas rempli sa mission d’éclairage et de recherche de l’ennemi ; ne sachant rien sur celui-ci alors que les habitants et les autorités indiquaient la présence d’unités ennemies dans la région, la cavalerie aurait dû effectuer des reconnaissances et des patrouilles en profondeur pour donner au commandement les renseignements qui lui manquaient. Le général Abel Douay aurait alors vu qu’il avait à faire à forte partie et il aurait pu rompre le combat avant l’arrivée des Ve et XIe Corps prussiens pour se replier sur Lembach comme le lui avait prescrit Mac Mahon.
Pourquoi ne pas avoir occupé immédiatement Altenstadt laissant ainsi une brèche ouverte dans le flanc droit ?
Aucune direction pour la retraite n’a été indiquée ; La brigade Pellé se replie en direction du col du Pigeonnier et de Lembach tandis que la brigade Montmarie se replie sur Haguenau. Ainsi, la 2e division après avoir subi, lors des combats de Wissembourg, de lourdes pertes est scindée en deux ; elle n’est plus opérationnelle dans l'immédiat.
Mais la principale responsabilité incombe à Mac Mahon : les ordres donnés au général Abel Douay semblent avoir été flous : se porter sur Wissembourg, mais pourquoi faire ? quelle était sa mission à Wissembourg ? Si c’était renseigner sur le dispositif ennemi, les unités de cavalerie étaient plus adaptées à cette mission ; si c’était fixer l’ennemi et défendre la frontière, encore aurait-il fallu le dire expressément et placer en soutien d’autres unités. Une division sans soutien proche était perdue.
Ainsi, au moment où les Allemands pénètrent en Alsace, le 1er Corps se trouve amputé d’une de ses divisions. Mac Mahon ne dispose plus que de trois divisions d’infanterie à opposer au cinq corps d’armée (dix divisions d’infanterie) du prince royal de Prusse. La partie va être serrée sur la Sauer.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:20

La guerre franco-allemande (19 juillet 1870 - 10 mai 1871) opposa le Second Empire français et les royaumes allemands unis derrière le royaume de Prusse (aussi est-elle parfois appelée guerre franco-prussienne). Le conflit marqua le point culminant de la tension entre les deux puissances, résultant de la volonté prussienne de dominer toute l'Allemagne, qui n'était alors qu'une fédération d'États quasi-indépendants. La défaite entraîna la chute de l'Empire français.
La candidature le 21 juin 1870 du prince allemand Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen au trône d'Espagne, vacant depuis la révolution de septembre 1868 est l'élément déclencheur de la guerre. Le 6 juillet le duc de Gramont, ministre des Affaires étrangères annonce que la France s'oppose à cette candidature. Le 12 juillet Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen retire sa candidature, ce qui est annoncé par son père le prince Antoine. Le 13 juillet, alors que la France lui demande, par l'intermédiaire de son ambassadeur Benedetti envoyé auprès de lui dans la ville d'eaux d'Ems, de garantir le retrait de Léopold, le roi Guillaume de Prusse, agacé, fait confirmer la renonciation du prince, en ajoutant qu'il « n'a plus rien d'autre à dire à l'ambassadeur ».
Cependant son télégramme (la dépêche d'Ems) relatant son entretien avec l'ambassadeur de France est réécrit par le premier ministre de Prusse Bismarck (même si Léopold s'est bien retiré), pour laisser croire à un congédiement humiliant de l'ambassadeur de manière à provoquer l'indignation des Français. Le premier ministre cherche en effet à abaisser une France arrogante, dont la position diplomatique est un obstacle pour souder les États allemands et ouvrir la voie à l'unité allemande. Or, après le succès de la Bataille de Sadowa lors de la guerre austro-prussienne, embarrasser la diplomatie française, plus qu'une nouvelle guerre victorieuse, lui apparaît comme le moyen le plus efficace d'atteindre son but. Même s'il ne cherche pas forcément la guerre, le premier ministre Bismarck est bien informé des réalités de l'armée française, vieillissante non préparée à une guerre européenne, démoralisée par le désastre de l'expédition au Mexique, soldats mal équipés, mauvais positionnement des dispositifs, aucun chef de valeur. Il sait en conséquence qu'une guerre pourrait servir les objectifs allemands de la Prusse.
La presse parisienne dénonce l'affront. La mobilisation, arrêtée secrètement le 13 juillet, est signée le 14. Le 15, elle est approuvée par le Corps législatif. Malgré les ultimes avertissements d'Adolphe Thiers, le Corps législatif français vote aussi les crédits de guerre. Le 16 juillet, le maréchal Bazaine est placé à la tête du 3e corps de l'Armée du Rhin. Il reçoit autorité sur les armées des généraux Frossard et Ladmirault ainsi que sur la Garde impériale.
Le général Chabaud-Latour est chargé des travaux de défense de la capitale. Des travaux sont entrepris au Mont Valérien, aux forts de Montrouge, de Bicêtre, d'Ivry, de Vanves, d'Issy, puis le 3 août aux forts de l'Est, et à Saint-Denis plus d'une vingtaine de redoutes sont construites. Le 17 juillet lors d'un rassemblement populaire d'étudiants et d'ouvriers à la Bastille, Émile Ollivier poussé par l'opinion publique, déclare la guerre à la Prusse (déclaration notifiée deux jours plus tard). Le 19 juillet Émile Ollivier déclare, devant le Corps législatif, accepter la guerre « d'un cœur léger ». Les États allemands prennent alors parti pour la Prusse qui parait agressée. Napoléon III, pacifiste mais malade, laisse faire. Le 19 juillet la France déclare la guerre à la Prusse. Cette décision provoque un rassemblement enthousiaste des Parisiens devant le palais des Tuileries. Peu se rendent compte que l'armée française est mal préparée à cette guerre.
"Nous sommes prêts et archi-prêts, il ne manque pas à notre armée un bouton de guêtre." Général Le Boeuf de l'Armée Française.
Le Chassepot modèle 1866 français, avec une munition de 11 mm, a une portée d'un kilomètre nettement supérieure au Dreyse allemand, avec une munition de 15 mm.
Mais la France a la mauvaise idée d'acheter les munitions à la manufacture belge d'Herstal en omettant le simple fait que le Kronprinz était l'actionnaire principal de cette manufacture belge. Les commandes de munitions n'arrivèrent pas à temps à Sedan. Sans munitions, Napoléon III se rend pour éviter un carnage désespéré. La Manufacture d'Herstal explique par courrier cette défaillance de livraison du fait de la désorganisation qui règne sur les routes à cette époque et les chariots empêtrés…
La Manufacture d'Herstal présente sa facture qui est réglée par la IIIe République.
Le Krupp allemand en acier se charge par la culasse tandis que son homologue français De La Hitte est en bronze et se charge par la gueule. Ces avantages sont cependant limités par la qualité du métal. La supériorité allemande vient plutôt de l'utilisation d'obus percutant plutôt que fusant. L’obus percutant, en 1870, s’enfonce dans la terre meuble et fait fougasse sans grands dégâts. L’obus fusant à shrapnel était dangereux dans un rayon de 100 mètres. L’infériorité vient surtout, d’après le général Suzanne directeur de l’artillerie en 1870, du mode d'emploi de l’artillerie française. Pas de grande batterie, duel avec l’artillerie adverse avec pour seul résultat d'attirer sur elle une concentration des batteries adverses. Une seule grande batterie fut constituée par le colonel de Montluisant à Saint Privat le 18 août. Elle infligea de fortes pertes à la Garde prussienne. Enfin, il faut citer les canons à balles, ces mitrailleuses, qui tiraient environ 125 coups à la minute. Chaque fois que les officiers, commandant ces batteries, comprennent qu’il valait mieux ne pas engager la lutte contre l’artillerie adverse mais contre l’infanterie, des résultats visibles sont obtenus. Il semble même que la majorité des pertes prussiennes leur soit imputable.
Au début du conflit la France dispose de 265 000 soldats réunis dans l'Armée du Rhin contre 500 000 soldats prussiens auxquels s'ajoutent les forces de quatre États allemands du sud, soit un total de 800 000 soldats. On ne peut prendre en compte que les forces disponibles sur le champ de bataille. Force est de constater que dans la majorité des cas ce sont les Prussiens qui étaient en nombre inférieur. 30 000 Français contre 14 000 Prussiens à Spicheren, 120 000 contre 35 puis 70 000 Prussiens le 16 août.
Mal préparés, très inférieurs en nombre et très mal commandés, les Français sont sévèrement battus dans plusieurs batailles, où ils font cependant quelque fois preuve de panache, le plus souvent héroïque, notamment lors de la bataille de Reichshoffen. Le 2 septembre, à la bataille de Sedan, l'empereur français Napoléon III est fait prisonnier avec 100 000 soldats. Cela entraîne deux jours plus tard une révolution sans violence à Paris et la création d'un gouvernement de défense nationale. Une nouvelle défaite française écrasante a lieu à Metz, où le maréchal Bazaine se rend avec 180 000 soldats le 27 octobre. Un armistice est signé le 28 janvier 1871, dix jours après la proclamation de Guillaume comme empereur allemand à Versailles. La stratégie de Bismarck est une réussite. Victoire sans appel : c’est vite dit. « L'armée française, vigoureuse et aguerrie, constituait un instrument redoutable. Maniée par des chefs résolus, elle aurait pu balancer la fortune et tirer des succès, sinon la victoire, de maintes occasions qui s’offrirent » A tous les combats qui l'ont opposée aux forces prussiennes, c’est elle qui est restée maître du champ de bataille. Elle s’est retirée non pas parce qu’elle avait l’épée dans les reins mais sur ordre du haut commandement. La différence des pertes, surtout lors de ce que les Prussiens appellent « les journées critiques » des 16 et 18 août 1870, est énorme. Le 16, pertes françaises globales : 9 279 ; pertes prussiennes : 15 790. Le 18, la différence est encore plus grande : Prussiens : 20 100 ; Français : 8 331. C’est le haut commandement français qui a offert la victoire aux ennemis.
Cette guerre fait 47 000 morts dans les rangs de l'armée allemande soit 14% des effectifs, (dont la moitié de maladie), 128 000 blessés et 100 000 malades.
Elle coûte à la France 139 000 morts (au combat ou de maladie), 143 000 blessés et 320 000 malades. Ces chiffres comprennent aussi les civils touchés par les bombardements et la famine, et les tragédies telle celle du camp des bretons de Conlie.
Cependant, la Garde nationale et les ouvriers de Paris refusent d'accepter la défaite, critiquant le gouvernement conservateur pour n'avoir pas su organiser une résistance nationale efficace, et prennent le contrôle de la capitale le 18 mars, mettant en place un gouvernement insurrectionnel : la Commune de Paris. Avec l'accord tacite des Prussiens, celle-ci est combattue puis écrasée lors de la « Semaine sanglante (21-28 mai) par le gouvernement d'Adolphe Thiers réfugié à Versailles.
Le traité de paix préliminaire franco-allemand, signé à Versailles le 26 février, est confirmé par le traité de Francfort (10 mai 1871). La France doit rendre à l'Allemagne les pays annexés par Louis XIV en 1681 : les quatre anciens départements de l'Alsace-Moselle (Haut-Rhin sauf Belfort, Bas-Rhin, une très grosse partie du département de la Moselle, une grosse partie du département de la Meurthe et une toute petite partie du département des Vosges) (qui constituent jusqu'en 1919 la province allemande d'Alsace-Lorraine) et payer une indemnité de guerre de 5 milliards de francs or. Les troupes allemandes occupent une partie de la France jusqu'à ce que le total des indemnités soit versé en septembre 1873. L'annexion devait concerner la Moselle et l'Alsace dont le territoire de Belfort, mais étant donné la bravoure des troupes françaises du colonel Pierre Philippe Denfert-Rochereau lors du siège de Belfort, ce territoire reste à la France.
Alors que la guerre unit tout l'Empire allemand sous la couronne prussienne, la France devient une république (février 1875) où la mémoire de la Commune divise longtemps la droite et la gauche. Une conséquence indirecte de la guerre est que les États pontificaux, qui ne sont plus sous protection française, sont annexés (le 20 septembre 1870) par l'Italie, complétant l'unification du pays.
La conséquence immédiate de cette guerre est l'avènement de l'Allemagne bismarckienne qui va dominer seule l'Europe continentale pendant près de trente ans. La France évincée est diplomatiquement isolée. Mais en animant plus que jamais les nationalismes, reste en France le sentiment d'une revanche à prendre qui s'amplifie jusqu'en 1914 et atteint ses ultimes et dramatiques conséquences (Première Guerre mondiale).

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:19

Bataille livrée le 11 avril 1865, pendant l'expédition du Mexique.
Le 3 avril 1865, trois cents hommes de la légion belge, troupe composée de volontaires belges désireux de servir dans l'armée de l'empereur Maximilien, dont l'épouse, Charlotte de Belgique est la fille du roi Léopold Ier de Belgique, occupent la ville de Tacambaro, dans l'état du Michoacan. Sous les ordres du major Tydgat, ils se retranchent dans la ville, et notamment dans l'église qu'ils transforment en place forte. Le 11 avril, ils sont attaqués par les troupes du général juariste Nicolàs Régules, qui dispose d'une supériorité numérique écrasante. Cernés de toutes part, les Belges résistent désespéremment dans l'attente de renforts qui n'arriveront pas, et sont finalement contraints de capituler. Grièvement blessé lors des combats, le major Tydgat succombera peu aprés. Son adjoint, le capitaine Chazal, est également tué pendant la bataille.
La nouvelle du désastre est accueillie avec consternation en Belgique, où l'envoi de volontaires pour le Mexique avait suscité des critiques de la part de la presse. La légion belge, commandée par son chef le lieutenant-colonel Van der Smissen, prendra sa revanche à la bataille de la Loma le 6 juillet 1865; cependant l'expédition du Mexique lui coûtera très cher: seuls la moitié de ses 1500 hommes rentreront au pays à la fin des hostilités.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:18

La bataille de San Pablo del Monte a eu lieu le 5 mai 1863, durant le siège de Puebla.
Le 6e escadron du 1er régiment de chasseurs d’Afrique commandé par le chef d'escadron de Montarby s'illustre particulièrement en chargeant plus de mille Mexicains, qui s'enfuient abandonnant 30 prisonniers et le magnifique étendard finement brodé des lanciers de Durango. Ce fait d'arme vaut au régiment d'être décoré de la Légion d'honneur, fait alors unique dans la cavalerie.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:16

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Après le départ des Français, lors de l'Expédition du Mexique, refusant d'abdiquer, Maximilien de Habsbourg choisit la ville de Querétaro pour affronter les troupes de Juárez.
Dernière ville avant la capitale Mexico, en venant du nord ou de l'ouest, d'où arrivaient les troupes républicaines, Querétaro pouvait facilement être mise en défense.
Le 19 février 1867, l'empereur y arrive, et en fait le « point de regroupement » des forces impériales qui s'élèvent à 8 ou 9 000 hommes. Malgré un plan d'offensive décidé le 26 février, l'armée impériale reste sur place. Et le 5 mars le siège débute.
L'armée républicaine du général Escobedo, comprenait des mercenaires américains et disposait du matériel donné par les États-Unis d'Amérique après la guerre de Sécession qui venait de se terminer. Leurs forces s'élèvent alors à 40 000 hommes.
Les combats débutent le 12 mars. Ils sont particulièrement rudes le 14 et le 17.
Le 22, le général Márquez est envoyé quérir des renforts à Mexico. Il ne reviendra pas à temps.
Le 10 avril, Maximilien donne une fête pour célébrer l'anniversaire de son acceptation du trône.
Le « dernier affrontement d'envergure » eut lieu le 26 avril.
Le 14 mai Maximilien décide une sortie pour rejoindre Mexico. C'est dans la nuit du 14 au 15 mai qu'il fut trahi par le colonel Miguel López, qui laisse les forces républicaines s'emparer des retranchements impériaux, permettant ainsi la prise de la ville sans combat. Maximilien est alors arrêté.
Il est jugé, condamné à mort le 14 juin et fusillé avec les généraux Mejía et Miramón le 19 juin 1867. Son exécution a donné lieu à une célèbre illustration d'Édouard Manet, L'exécution de l'Empereur Maximilien du Mexique, réalisée dès 1867.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:16

Bataille livrée le 18 octobre 1866, pendant l'expédition du Mexique (1861-1867).
Après avoir remporté une victoire sur les forces impériales à la bataille de Miahuatlan, le général juariste Porfirio Diaz assiégea la ville de Oaxaca, défendue par le général conservateur Carlos Oronoz.
Le siége durait depuis 11 jours, lorsque les juaristes apprirent qu'une colonne de 1500 hommes, composée de soldats impériaux, français et autrichiens s'approchait. Diaz redoutant d'être pris entre deux feux, décida de se porter à la rencontre de cette armée.
La bataille eut lieu le 18 octobre à 11 heures et fut extrémement brêve: complètement surprise, la colonne de renfort fut anéantie en une heure. Outre la victoire totale, les troupes de Diaz obtenaient un important butin en armes, munitions et chevaux, qui leur permis de se rééquiper complètement.

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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 20:15

Suite à l'indépendance du Mexique, le pays était sujet à de multiples coups d'état. Napoléon III voulait alors profiter de la guerre de Sécession aux États-Unis pour mettre en place un empire catholique allié à la France afin de contrer son voisin du nord : l'Expédition du Mexique.
Le village de Bagdad à l'embouchure du Río Grande contrôle l'accès par le fleuve aux villes jumelles de Matamoros (Mexique) et Brownsville (Texas). Pendant l'expédition du Mexique, Matamoros était le principal point de passage de l'aide américaine aux Républicains mexicains. La ville était gardée par le colonel conservateur Meija avec 2 000 hommes et soutenu par la marine française.
Ce fut le point le plus important à l'origine des pressions nordistes, en vertu de la doctrine Monroe vis à vis des Français.
En 1864, Meija est menacé par le général mexicain républicain Negrete. Mais ce dernier est dissuadé par le débarquement de 500 soldats et 140 artilleurs français à Bagdad, arrivés par les navires Var, Magellan et Tactique.
En 1865, la situation se complique. L'armée des États-Unis chassent de Brownsville les forces des États confédérés d'Amérique favorables aux conservateur de Meija. Ils concentrent ensuite 40 000 hommes sur la frontière. Le Tisiphone arrive alors en renfort à Bagdad.
Le 28 septembre, le général républicain Escobedo appuyé par une artillerie de 11 canons, semble-t-il fourni par les militaires nordistes, rentre en jeu. L'amiral français Cloué renforça la ville avec l'Adonis, le Magellan, le Tactique et le Tartare. Après le repli d'Escobedo, l'amiral adressa une réclamation au général nordiste Wetzel, commandant de Brownsville, sur l'affaire des artilleurs états-uniens et pour porter secours aux blessés mexicains.
L'Antonia est ajouté à la défense de Bagdad.
En novembre, nouvelle tentative d'Escobedos sur Matamoros que vient renforcer l'Antonia.
Le maréchal français Bazaine envoya deux colonnes en renfort, respectivement commandées par le colonel d'Ornano et le général Jeanningros ainsi que l'Allier pour débarquer 300 Autrichiens, 20 Mexicains et 60 chevaux à Bagdad le 20 novembre.
Tous les éléments étaient alors réunis pour la bataille principale qui eut lieu en janvier 1866.
Le 4 janvier 1866, profitant du départ de l'Adonis, du Tartare et du Tisiphone, Escobedo appuyé de régiments noirs de l'US Army attaque le village. Alors que les Mexicains et les Autrichiens se replient sur leur navire, les 30 marins de l'Antonia assurent leur couverture.
Le général nordiste Wetzel envoie 150 hommes pour rétablir l'ordre en occupant le village tenant à leur merci les hommes rassemblés sur l'Antonia. Après une nouvelle protestation de l'amiral Cloué, le village est libéré le 25 janvier.
En juin, une double colonne de conservateurs de 2 000 hommes part en renfort de Monterrey pour Matamoros. Une première moitié s'arrête pour cause de maladie. Les 300 hommes du général Olverade de la seconde colonne, sont attaqués le 15 juin à Camargo par 5 000 Mexicains et mercenaires états-uniens. Seuls 150 hommes parvirent à Matamoros et au général Meija. Se voyant désormais dans l'impossibilité de tenir la ville, il fit évacuer les 400 hommes qui lui restait sur l'Adonis vers Veracruz.

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